Quatre associations veulent des explications sur la traque des sans abri à Montpellier


Crédit photo : John Moeses Bauan (image d’illustration)

Des bénévoles soutenant les SDF adressent une lettre ouverte au maire et au préfet, à propos de « faits ni exceptionnels ni isolés »

Que se passe-t-il dans les rues de Montpellier ? « Les plus vulnérables de notre société » y sont-ils victimes « d’une dynamique globale » tendant vers leur « répression et leur criminalisation » ? Tel semble être le cas, selon les responsables montpelliérains de quatre associations – Droit au Logement, Entraide SDF, Gamelles pleines et la section locale de la Ligue des Droits de l’Homme. Les quatre viennent de cosigner une lettre dans ce sens, rendue publique et adressée à Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de la Métropole, ainsi qu’à Jacques Witkowski, préfet de l’Hérault.

Les signataires se présentent comme « bénévoles, citoyen.nes oeuvrant pour protéger, accompagner, nourrir [leurs] concitoyen.nes les plus démuni.es » et assurent être « entravé.es dans ces missions par une chasse aux sans-abri menée sur le territoire de Montpellier ». Déjà relatés dans Le Poing par la responsable locale d’Action Froid, ces faits ont néanmoins du mal à prendre corps, politiquement et médiatiquement. La population des sans abri est invisibilisée du seul fait de sa marginalité. Les associations qui les accompagnent ont toutes raisons de craindre de se faire trop repérer comme éventuelles opposantes (leurs moyens d’action en dépendent) – sans parler de celles où les élu.es, préférant les selfies aux actions de fond, ont pris l’habitude de se faire voir sur les réseaux sociaux).

Or les faits sont là, que constatent les associations signataires de la lettre ouverte, en ces termes : « multiplication des contrôles de police, contrôles disproportionnés, abus d’autorité, verbalisations non justifiées (non-respect du couvre-feu, occupation de l’espace public), et atteinte à la dignité (agression verbale, refus du dialogue ») sont devenus le lot quotidien de nos bénéficiaires ». Cela au point que les maraudes sont rendues difficiles, puisqu’une part du temps passé en maraude consiste d’abord à rechercher des bénéficiaires contraints de s’éloigner et se dissimuler.

Les faits ainsi évoqués sont graves. Ils révoltent la conscience citoyenne, qu’il s’agisse de méditer sur l’ancrage supposé de gauche de la municipalité montpelliéraine ; ou de rappeler comment le Préfet de l’Hérault a pu solliciter…

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Auteur: Le Poing