Que faire de ces génocides ?

Depuis le déclenchement des bombardements israéliens en « réponse » au 7 octobre, nous avons dit ici-même notre refus des injonctions spécifiques adressées aux Juif.ves du monde entier, les invitant à se prononcer sur les actions de l’État d’Israël, au même titre que celui des injonctions faite aux Musulman.es de faire valoir un « Pas en mon nom » lorsque sont commis des attentats terroristes islamistes, tout en faisant valoir un devoir de refus et d’opposition active au massacre en cours, qui n’est pas un devoir spécifiquement juif mais un devoir universel. C’est dans le même esprit que Noémie Emmanuel a voulu intervenir, au nom de cet impératif catégorique s’imposant de manière absolument égale à toute l’humanité non-palestinienne, toutes confessions, cultures et communautés confondues, mais qui pour autant n’existe pas de manière désincarnée et absolument identique chez chacun·e – ce qui signifie par ailleurs que les non-Juifs, et singulièrement en Europe, gagneraient aussi à une réflexivité sur leurs ressentis, leurs ancrages et leurs points aveugles. C’est bien aussi en tant que juive, et en tant qu’issue d’une immigration dite orientale, qu’elle se sent interpellée par le crime en cours, et c’est bien dans cette identité-là que se pense et se dit l’impératif catégorique et universel de le stopper.

Je me souviens d’un diner chez des amis il y a quelques années. Le débat portait sur les soixante-huitards qui avaient trahi la gauche. Un ami remarquait que beaucoup d’entre eux étaient juifs, parmi lesquels celui qu’on appellera Robert Kreimer. Je n’avais aucune idée de la judéité de cette personne que je percevais comme un apparatchik parisien, pas comme quelqu’un que le rabbin peut appeler le matin pour assurer le minian. Quand l’identité juive de Kreimer nous fut confirmée par Wikipedia, l’ami me lança :

« Décidément, on aurait vraiment dû vous…

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Auteur: Noémie Emmanuel