« Que le monde tremble de la liberté des femmes »

Cela fait trois mois que le sud ouest de la Turquie et le nord est de la Syrie ont été frappés par trois séismes. Aux centaines de milliers de victimes, de déplacés, de destructions d’habitations et d’infrastructures, il a fallu ajouter l’incapacité, souvent délibérée, des autorités locales à venir en aide à sa population.

Nous publions cette semaine un témoignage, écrit depuis des collectifs de femmes organisées en Turquie, pour qui le deuil et la colère se conjuguent avec un féminisme révolté, dans un décor où « les étages du haut sont devenus des rez-de-chaussée ». Ce récit retrace comment, en temps de catastrophe, l’articulation de liens puissants entre solitudes peut permettre à des femmes ordinaires, suspendues au devenir de leur ville, de reconstruire bien plus qu’un quartier.

« Que le monde tremble de la liberté des femmes »

D’abord un sentiment d’acharnement du sort, en apprenant à l’aube hivernale du 6 février 2023 qu’un séisme de magnitude 7,7 venait de frapper le sud-ouest de la Turquie et le nord-est de la Syrie endormies. Il laissait des millions de personnes ayant fui précipitamment leurs logements sans abris, des milliers d’autres coincées sous les décombres dans le froid. Quelques heures plus tard, un deuxième séisme d’une force similaire, et un troisième dans la même région le 21 février. Depuis Istanbul, on s’inquiétait de nos ami·es et de leurs familles, on suivait les appels à l’aide relayés sur les réseaux sociaux, avec déjà la conscience que beaucoup allaient mourir, non pas de l’effondrement de leurs habitations, mais de l’attente des secours. Plus de 18 millions de personnes touchées en Turquie et en Syrie, et, à ce jour, un décompte encore provisoire de plus de 50 000 mort·es.

Cette catastrophe aurait pu rester sans ennemi, sans sens. Pourtant, les actions et l’inaction des autorités en Turquieont vite dissipé la sensation…

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Auteur: dev