Que lire pendant l'occupation ?

Si les débats autour du conflit israélo-palestinien sont toujours passionnés, ils sont actuellement particulièrement caricaturaux voire grossiers ou abjects. Nous republions ici ce texte, paru en juillet 2018 et qui venait interroger l’absence d’articles de lundimatin traitant de la marche du retour et de la résistance palestinienne. Il nous paraît doublement important de le lire ou de le relire : d’abord parce qu’il éclaire brillamment la condition palestinienne, ensuite parce qu’il polémique avec un niveau d’exigence aussi rare et que nécessaire.

« …Vu le déclin désormais inéluctable de l’État-nation et la décomposition des catégories juridico-politiques traditionnelles, le réfugié est peut-être la seule figure pensable du peuple de notre temps, la seule catégorie dans laquelle nous est donné d’entrevoir les formes et les limites d’une communauté politique à venir, du moins tant que le processus de dissolution de l’État-nation et de sa souveraineté ne sera pas parvenu à son terme »

Agamben écrivait cela il y a vingt-cinq ans, dans un texte intitulé Au-delà des droits de l’homme qui partait d’une analyse d’Hannah Arendt sur la condition du réfugié.

Ces dernières années, et particulièrement ces dernières mois, l’actualité a montré combien cette idée non seulement reste valable mais s’impose de manière si nette, à un degré d’intensité et de généralité tel, qu’elle en devient effarante. La guerre des États contre les peuples se concentre de plus en plus sur la question des frontières et le contrôle des déplacements. Elle s’est illustrée récemment à travers plusieurs exemples dans les médias : enfants de moins de cinq ans arrachés à leurs familles aux États-Unis ; migrants traqués, enfermés, expulsés ou que la forteresse Europe assume de laisser périr en mer ; Palestiniens abattus parce qu’ils marchent vers la frontière de l’enclave qui les…

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Auteur: dev