Que pensent (vraiment) les citoyens européens des politiques de mémoire ?

Après avoir présidé à l’entrée des époux Manouchian au Panthéon, le président Emmanuel Macron poursuit ses gestes et discours mémoriels autour de l’évocation de la Résistance et de la Seconde Guerre mondiale. La semaine dernière, il a rendu hommage aux maquisards du Vercors ou aux enfants juifs de la Maison d’Izieu dans le cadre du 80e anniversaire de la Libération.

Des cérémonies de panthéonisation à la commandite de rapports sur les questions mémorielles, liées à la colonisation et la guerre d’Algérie, au terrorisme, à l’espace urbain ou encore au rôle de la France au Rwanda, dès son premier mandat, sa politique a été continûment tissée de mémoire.



A cet égard, Le Monde, titrait récemment « Emmanuel Macron et l’inflation mémorielle : le chef de l’État s’appuie sur l’histoire pour “retrouver du commun” ». On apprend dans cet article que les objectifs présidentiels sont autant la construction de valeurs communes que l’amélioration de son image politique. Ces deux effets n’ont pourtant rien d’évident comme le montre une enquête européenne récente et inédite.


Laurent Cipriani/AFP

travaux, en France comme en Europe, s’intéressent à ce que les citoyens font de tels gestes et discours mémoriels, et, plus largement, à ce qu’ils pensent du principe même des commémorations et autres politiques de mémoire.

Les études publiées jusqu’ici mettent en évidence deux dimensions essentielles.

Le sens donné par les citoyens au récit mis en avant par les politiques de mémoire dépend de qui en est l’émetteur et du contexte de la transmission, d’une part. Il est, d’autre part et dans tous les cas, (pré-) structuré par les trajectoires, positions sociales et positionnements politiques des individus destinataires de ces politiques de mémoire. Ainsi, une même exposition consacrée au…

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Auteur: Margaux Aupoil, Ingénieure d’études, Centre national de la recherche scientifique (CNRS)