Les activités de Google ont été mises à l’amende par les autorités antitrust depuis quinze ans pour un total de 10 milliards d’euros poussant la régulation de la concurrence dans l’économie numérique mondiale à s’adapter. Mais en est-elle capable ?
Google, géant technologique fondé en 1998, est devenu un acteur incontournable dans la recherche en ligne, la publicité numérique, les systèmes d’exploitation mobiles et les services cloud. Cette position dominante a suscité l’attention des autorités antitrust à travers le monde, qui accusent l’entreprise d’abus de position dominante et de pratiques anticoncurrentielles.
Pour comprendre cette situation, il est nécessaire de revenir sur les principes fondamentaux du capitalisme. Le capitalisme repose sur plusieurs règles qui structurent son bon fonctionnement économique et social : propriété privée, libre entreprise, libre concurrence, libre-échange, régulation des prix par le marché…
La recherche de la maximisation des profits conduit à l’accumulation de capital favorisant les investissements nécessaires pour stimuler la productivité, l’innovation et l’efficacité économique sur le long terme. L’État est chargé principalement de garantir le respect des lois, de protéger la propriété et d’assurer un cadre favorable aux échanges économiques. Il intervient pour corriger les inégalités et réguler le marché, habituellement, sans restriction majeure.
Neutralisation de la concurrence
Toutefois, comme le souligne Fernand Braudel dans Civilisation matérielle, économie et capitalisme, le capitalisme, en quête de profits maximaux, tend à éliminer la concurrence en instaurant des positions dominantes. Il note que les corporations concernées, souvent proches du pouvoir, disposent de la force nécessaire pour neutraliser la concurrence la majeure partie du temps. Son analyse met en évidence la manière dont le capitalisme peut entraver le…
Auteur: Xavier Parisot, Dr. en Management Stratégique de l’Innovation, Institut Mines-Télécom Business School