Que vaut “Comme une mule” de François Bégaudeau ?

Avec Comme une mule, François Bégaudeau tente de transformer une polémique née d’un propos sexiste à l’égard de l’historienne Ludivine Bantigny en une grande réflexion sur le féminisme, l’humour et l’art. Résultat : un essai bancal, où l’ironie tourne à vide et où la critique se résume à des provocations poussives. Derrière sa posture subversive, l’auteur ressasse une vision étriquée de l’humour, s’invente des adversaires pour se mettre en valeur, s’illustre par un appel hallucinant à “désexceptionnaliser” le viol et s’oppose à une vision utilitariste de l’art. 

Jusqu’à présent, les essais de François Bégaudeau se distinguaient par une qualité essentielle : ils ne se contentaient pas de recycler des informations déjà connues, d’aligner des idées abstraites ou d’enchaîner des lieux communs. Mais dans ce livre, Bégaudeau  développe une pensée et une vision de la vie très éloignées des nôtres à un point que nous n’imaginions pas. La “blague” sexiste à l’égard de Ludivine Bantigny n’était pas une maladresse d’un homme esseulé derrière son ordinateur et concernant laquelle il n’aurait pas voulu reculer par fierté et par orgueil. La “blague” reflète parfaitement ce que pense profondément Bégaudeau et en ce sens, ce livre est d’une grande sincérité, car il constitue un dévoilement. Sa récente interview chez le patron maltraitant de l’émission Là-bas si j’y suis nous a fait prendre conscience de l’intérêt qu’un article de notre part sur son livre pourrait avoir : contribuer à démontrer à ses lecteurs – et peut-être même à lui?– l’impasse (et le manque de rigueur) de certaines des idées qu’il y défend.

Un véritable harcèlement contre Ludivine Bantigny

Contrairement à ce qu’affirme régulièrement Bégaudeau, le contenu de Comme une mule est très largement consacré à Ludivine Bantigny et à sa “blague” sexiste à son…

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Auteur: Rédaction