À mesure que la guerre russe en Ukraine se prolonge, l’unité entre Kiev et ses alliés occidentaux, souvent soulignée dans nos médias, pourrait progressivement s’éroder si les opinions publiques occidentales étaient gagnées par la fatigue de la guerre et si l’Ukraine peinait à faire des avancées significatives sur le terrain face à des positions militaires russes fortement enracinées. On constate déjà aujourd’hui que l’incertitude plane sur les intentions des différents protagonistes du clan occidental. Les nombreux retournements de situation de court terme, comme la mort de l’oligarque russe et patron de la compagnie militaire privée Wagner Evgueni Prigojine, contribuent également à la confusion et à l’incertitude quant à l’issue de ce conflit.
Dans ce contexte, l’analyse prospective, mêlée de références historiques, peut nous aider à envisager les différents futurs possibles du pays.
Pour cela, il convient d’identifier les éléments les plus importants (les forces motrices, dans le langage de la prospective) pour l’issue du conflit. Dans le cas de l’Ukraine, on en distingue deux principaux. D’abord, la question de l’intégrité territoriale du pays : les autorités de Kiev et leurs partenaires sont-ils prêts à accepter l’éventualité d’une Ukraine fragmentée, ou bien le contrôle ukrainien sur l’ensemble du territoire sera-t-il, aux yeux des uns comme des autres, une condition absolue pour mettre fin au conflit ? Ensuite, l’orientation politique de Kiev : le conflit aboutira-t-il à un arrimage durable de l’Ukraine au camp occidental, ou au contraire à l’adoption d’un statut de neutralité ?
L’examen de ces deux questions clés permet de mettre en évidence quatre scénarios, mutuellement exclusifs, qui représentent des futurs possibles de l’Ukraine : celle-ci pourrait s’orienter vers un devenir comparable dans une certaine mesure soit à celui de la RFA de…
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Auteur: Jeremy Ghez, Professor of Economics and International Affairs, HEC Paris Business School