Quel parti voulons-nous construire ?

Parmi toutes les questions que ce texte, consacré à l’architecture ou à l’art du commandement, nous pose :

Une architecture anti-autoritaire et écologique est-elle possible ? Comment les architectes s’émerveillent encore des arts de bâtir du monde entier sans tirer pour autant la conclusion de leur propre inutilité ? Pourquoi et comment poursuivent-ils la traduction des arts de bâtir vernaculaires dans la langue du Capital ?

Ou encore : le capitalisme cybernétique n’est-il pas la principale force destituante de l’époque  ? Et nous, qui refusons de vivre plié-en-deux, n’avons nous aucune voie pour sortir de la métaphore du réseau, de sa lâcheté et de son impuissance ?
Que faire de cette figure qui dominait la politique occidentale, avant qu’elle soit mise au rebut par la cybernétique – le Parti ?

Et finalement : comment forger des formes partisanes qui ne suivraient pas une logique architecturale mais des logiques vernaculaires, et donc autonomes ?

Dans le noir nous verrons clair, mes sœurs et mes frères. Dans le labyrinthe nous trouverons la voie droite.

En 2001 ans paraissait « Faut-il pendre les architectes ? », un coup éditorial au contenu insignifiant. Malgré sa nullité on pouvait éprouver une certaine jouissance à lire le carnage introductif. L’auteur s’y livrait à contre-cœur à l’énumération des réalisations architecturales que selon lui la « vox populi » serait prête à mettre à bas sur le champ. La « fureur populaire » y défonçait à coup de pioche la BNF et Euralille ; les tours de la Défense, de Montparnasse et de la Part Dieu tombaient comme les cartes d’un château ; les villes nouvelles et les palais de justice y était passés à la dynamite, et ainsi de suite. Plutôt enthousiasmant. Mais ensuite l’auteur se disait prêt à lutter pour défendre des chefs d’œuvre que l’inculture crasse de la populace n’aurait pas le bon goût d’épargner comme Orly-Sud ou les cités radieuses de ce bon vieux fasciste de Le Corbusier. Le reste de l’opus était consacré à chouiner sur les multiples contraintes qui faisaient que les architectes étaient si mauvais et si mal aimés.

En 2011 l’auteur y ajoutait une postface tout aussi dispensable en forme d’exercice d’autosatisfaction à propos de son « pamphlet modéré ». Le constat est amer : le désamour de la plèbe pour les architectes est toujours aussi criant. « L’architecte s’il a su prendre place dans les pages des rubriques « people » reste un personnage à abattre ». Mais un…

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Auteur: lundimatin