Quelle est la signification de la critique radicale de l’antiracisme ?

Pour certains intellectuels, médiatiquement influents, l’antiracisme, autrefois moral, s’est transformé, en devenant politique, en racisme, ce qu’on nomme parfois l’antiracisme racialiste. Comment expliquer ce mouvement et caractériser le courant qui s’en réclame ?

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et notamment après les réflexions élaborées à l’Unesco débouchant sur les deux premières déclarations sur la question raciale, en 1950 et 1951, l’antiracisme était uniquement considéré dans sa dimension morale : le racisme, c’est le mal. On pensait alors pouvoir éradiquer le racisme avec des arguments plus ou moins scientistes, selon lesquels la race n’a pas de pertinence biologique. Donc, si la race n’existe pas, le racisme, qui est une doctrine de l’inégalité naturelle des races humaines, n’a aucune raison d’être.



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Le retour de la race

Pourtant, malgré ces déclarations, la race est remobilisée par certains militants antiracistes à partir des années 2000, dans une perspective politique, avec « la théorie critique de la race ».

Selon celle-ci, la race est un fait social et non biologique, qui a des effets en termes de discriminations sur les personnes racisées, d’une façon générale les non-Blancs.

Ces analyses nouvelles et d’une grande richesse ont été rendues possibles par un progrès dans la prise de conscience nationale des crimes coloniaux. Elles se fondent aussi sur le constat que la politique d’indifférence à la couleur a échoué. C’est parce que la race a des effets discriminants sur les individus à qui on attribue une race non-blanche (les « racisés ») que l’on ne peut ignorer les identités dites raciales.



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La reconnaissance de celles-ci…

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Auteur: Alain Policar, Chercheur associé en science politique (Cevipof), Sciences Po