La psychanalyse, discipline inventée voici plus d’un siècle par Freud, a, dès le départ, fait l’objet de vives critiques. Elle est toutefois parvenue à se frayer un passage dans le monde universitaire, notamment en psychologie où elle sert de référence à certains chercheurs et cliniciens. Avec l’évolution du champ de la santé mentale, la place qu’elle occupe ne cesse d’être remise en cause : est-elle vraiment cette pseudo-science rétrograde, aux conséquences désastreuses ?
La psychanalyse accablée ?
Dans l’hebdomadaire L’Express du 28 mars 2024, est publiée une enquête à charge dans laquelle ont été collectés des témoignages d’étudiants et d’enseignants qui suggèrent que la psychanalyse académique serait à la dérive : homophobie, vision rétrograde de l’autisme, rapports déontologiquement questionnables entre enseignants-analystes et patients-analysants… Comment ne pas être estomaqué par ces constats ?
La psychanalyse reste un objet protéiforme qu’il est difficile de cerner. De nombreuses représentations plus ou moins conformes circulent à son sujet. En tant que pratique clinique, elle correspond à l’un des grands courants de psychothérapie, même si de nombreux psychanalystes ne se rangent pas dans cette catégorie.
Une référence à des processus inconscients qui surdéterminent nos conduites
La « cure type » idéale implique plusieurs séances hebdomadaires où l’analysant est invité à parler de tout ce qui lui vient, écouté par un analyste qui se laisse imprégné par ces paroles et leurs associations.
Mais au-delà de cet aspect technique, la psychanalyse implique une référence à des processus inconscients qui surdéterminent nos conduites. Elle accueille donc ceux qui veulent mieux se connaître autant que ceux qui expriment leurs souffrances psychiques par le biais de symptômes récalcitrants.
Ceux qui la pratiquent ont des formations hétéroclites, du fait…
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Auteur: Renaud Evrard, Maître de conférences en psychologie, Université de Lorraine