Quelles fleurs offrir pour une Saint Valentin écolo ?

C’est décidé, cette année, à la Saint-Valentin, vous boycottez la rose importée en avion depuis le Kenya ou l’Équateur, et optez pour une fleur… locale ! Une rose française en février ? Même si elle existe, vous aurez sans doute du mal à la trouver.

« Aujourd’hui, il reste moins d’une dizaine de producteurs de roses dans le Var, alors qu’on en recensait une centaine dans les années 80, constate Gilles Rus, directeur développement au Marché aux fleurs de Hyères, dans le Var, premier département producteur de fleurs. « Ce déclin est lié d’abord à la concurrence vive des productions en provenance d’Afrique et d’Amérique du Sud qui tirent les prix vers le bas. Mais aussi à des charges en augmentation, comme, entre autres, les coûts des serres. »

Car, pour récolter des roses en hiver, la serre chauffée est inévitable, que ce soit aux Pays-Bas, premier producteur européen, ou dans le sud de la France. Aussi beaucoup de floriculteurs français ont-ils préféré renoncer à cette culture peu rentable et énergivore.

Ultime épine : les derniers producteurs ont aujourd’hui toutes les peines du monde à traiter leurs roses contre les maladies, faute de produits phytosanitaires licites. « Certains pesticides interdits sur les fleurs sont pourtant autorisés sur certains légumes », affirme Gilles Rus.

Les firmes phytopharmaceutiques, si elles sont prêtes à déposer des demandes d’autorisation de mise sur le marché d’un biocide pour lutter, par exemple, contre des prédateurs de la tomate ou de l’aubergine, dont les tonnages sont énormes, ne le font pas pour les fleurs, filière minuscule peu profitable pour elles.

Et pour la rose bio ? C’est encore pire : très sensible aux moisissures, « sa culture ne fonctionne pas sous serre, estime Sylvie Robert, déléguée générale de l’association Excellence végétale. On est dans une impasse technique ».

Déclarer sa flamme avec une rose : un symbole marketing

Alors si la rose française se fait rare en février, pourquoi ne pas offrir du mimosa ? De l’hellébore, qui arrive sur la fin de saison, mais qu’on peut encore trouver fleurie ? Des anémones et des renoncules ? Ou encore les premières tulipes et jonquilles ?

« Il existe une offre intéressante en février. Mais la rose reste pour les gens la fleur à offrir pour la Saint-Valentin, regrette Sylvie Robert. Or il s’agit d’un symbole purement marketing ! En local, on peut trouver aussi de très belles graminées ou des fleurs de chardon, par exemple. La fleur séchée revient à la mode. »

La plupart des fleurs fraîches viennent du sud de la France. Dans le Nord, l’offre est plus limitée. « À cette saison, nous n’avons pas grand-chose dans nos…

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Auteur: Fabienne Loiseau Reporterre