Dans l’histoire de l’urbanisme du XXe siècle, l’organisation des Jeux olympiques a souvent été pour les villes hôtes une occasion de se projeter dans l’avenir en réalisant d’importants travaux d’infrastructures, que ce soit au niveau de la réalisation des arènes sportives, des infrastructures de mobilité et des réalisations immobilières liées aux villages olympiques.
Cette tendance a été particulièrement marquée dans la deuxième partie du XXe siècle au moment des Jeux d’été de Mexico (1968) qui furent l’occasion d’installer un réseau autoroutier périphérique et d’initier les travaux du nouveau métro, de Munich (1972) avec l’aménagement paysager remarquable du Parc olympique et le village des athlètes attenant, ou la XXVe Olympiade de Barcelone qui représenta en 1992 un tournant dans la manière de concevoir les Jeux comme un outil permettant la rénovation urbaine et la reconversion de zones industrielles en ouvrant la ville sur la mer.
Si les Olympiades suivantes n’ont pas échappé à la règle, les XXXIIIe Jeux organisés en 2024 à Paris semblent néanmoins vouloir se démarquer, affichant un nouveau paradigme plus sobre : « Construire moins, mieux et utile ».
La sobriété comme modèle
Commençons par le plus évident : les Jeux de Paris matérialisent ce paradigme dans sa traduction urbanistique, par une densification des nœuds de mobilité qui sont les lieux de convergence et de croisement de modes de transports différents.
L’événement a permis en effet la mise en œuvre accélérée – mais non aboutie – du « Grand Paris Express ». Ce projet porté par l’État et les collectivités locales via la Société du Grand Paris, résulte de la consultation internationale éponyme lancée en 2009 sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Le Grand Paris Express prévoit l’extension du réseau de métro à la banlieue, ainsi que la densification poussée aux principaux nœuds du…
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Auteur: Benoit Moritz, Professeur d’urbanisme, Université Libre de Bruxelles (ULB)