Quelques considérations contemporaines

Trop sérieux pour être un dilettante, pas assez sérieux pour être un professionnel, j’observe l’actualité à une incertaine distance. Et je suis toujours surpris par la manière dont les politiciens – et les journalistes – écartent les lectures les plus simples des événements auxquels nous sommes confrontés.

L’Europe

Dans les moments de crise, on défend souvent l’Europe en disant qu’elle a fait ceci ou cela. Par exemple, qu’elle a évité les guerres. Mais ne les a-t-elle pas acceptées tout à côté (au Kosovo, en Ukraine, à Gaza) ? Et les milliers de morts noyés en Méditerranée, ne sont-ils pas à leur façon une guerre qu’on n’ose pas nommer ? Et que dire de toutes ces guerres auxquelles elle a participé, voire provoquées, en Afrique et en Asie ? Confrontée à une pandémie, n’a-t-elle pas montré que chacun des pays qui la composent était prêt à laisser mourir ses voisins pour se procurer des médicaments et des masques ? Face au péril écologique, ne revient-elle pas jour après jour sur sa parole (comme pour les pesticides), ne refuse-t-elle pas avec un cynisme remarquable de s’occuper sérieusement des futurs dangers (comme le réchauffement climatique) ? Sans parler des échecs de ce qu’on appelle encore, parfois, l’Europe sociale.

Bref, de même que la démocratie, dans chaque pays, n’a pas su offrir aux habitants, surtout aux plus démunis (pauvres, étrangers, malades), une vie meilleure, l’Europe aussi a failli à presque toutes ses promesses. Comment demander alors aux citoyens des divers pays européens de ne pas se réfugier dans un vote de contestation ? Les extrêmes sont tout naturellement la seule réponse possible à ces déceptions.

(« Les extrêmes ». Pourquoi « les extrêmes » ? Pourquoi tant de journalistes et de politiciens, à la queue-leu-leu derrière Macron, parlent des extrêmes, alors qu’il n’y a qu’un seul extrême qui soit dangereux, qu’un seul extrême qui peu à peu prend le pouvoir en Europe…

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Auteur: dev