Quelques faits socio-politiques majeurs révélés par le bras de fer social en cours — Georges GASTAUD

Le grand retour de la classe ouvrière française…

Tout d’abord, bien qu’aucun commentateur médiatiquement correct ne le signale jamais, cette lutte voit le grand retour de la classe ouvrière en tant qu’avant-garde objective et que fer de lance du mouvement social, un retour qu’avait déjà annoncé la grève dure des raffineurs en novembre dernier. N’en déplaise aux théoriciens révisionnistes qui diluent la classe ouvrière dans « le monde du travail », dans « le salariat » (de l’OS au directeur de la pub d’un trust capitaliste), voire dans « le peuple » (c’est la conception confusionniste que partage la direction petite-bourgeoise de LFI), ce sont les raffineurs, les électriciens-gaziers, les ouvriers des verreries, les cheminots, et, de plus en plus, les ouvriers et employés du grand commerce, les travailleurs de la construction, les salariés de la route, les éboueurs, qui « tirent » la grève reconductible, qui opèrent des coupures de courant ciblées, qui bloquent les zones industrielles et des plateformes multimodales, qui occupent les ronds-points stratégiques et qui appliquent de fait l’une des leçons stratégiques du mouvement des gilets jaunes : un affrontement frontal avec le pouvoir du capital. Ils le font avec des méthodes ouvrières éprouvées, du piquet de grève filtrant aux AG de lutte décisionnaires, ils recherchent l’inter-pro et le « tous ensemble » par-delà les revendications catégorielles, et ils ont souvent à leur tête de véritables leaders prolétariens qui appellent à nouveau un chat un chat : ça nous change de la langue d’acajou des Thibault, Le Paon et autre Le Duigou, sans parler des Berger, Chérèque et autre Notat. On pense par ex. à Sébastien Ménesplier, le malicieux leader de la CGT-Mines/Energie (FNME) : en effet, lorsque l’infect Yves Calvi lui reproche sur son ton habituel d’Inquisiteur de pratiquer l’ « intimidation » en coupant le jus aux députés LR, Ménesplier ne perd pas son temps à convaincre ce fulminant goujat. Il lui répond du tac au tac, sourire narquois en prime, « Appelez ça comme vous voudrez, de toutes façons on le fera !« . Bien entendu, cela signifie affronter les inévitables tentatives de répression de l’Etat bourgeois qui, du reste a déjà lourdement sévi contre des cégétistes d’EDF. Mais la pétoche n’arrête pas ces cégétistes rouges qui, regroupés par ailleurs autour d’Olivier Mateu, le secrétaire de la CGT-13, mènent la contestation interne à la CGT dans la perspective du congrès…

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Auteur: Georges GASTAUD Le grand soir