Quelques leçons de Sainte-Soline

Le rassemblement de Saint-Soline contre les méga-bassines des 29 et 30 octobre dernier a fait couler beaucoup d’encre. Qu’une manifestation écologique contre l’accaparement de l’eau voit s’agréger une foule bigarrée et déterminée au point de mettre en déroute un dispositif de 1700 policiers et 6 hélicoptères, cela a de quoi faire s’étouffer plus d’un ministre de l’Intérieur et quelques brochettes d’éditorialistes. Mais par-delà le brouhaha médiatique, de nombreuses questions stratégiques se posent. Des participantes et participants au mouvement nous ont transmis ce retour d’expérience et les leçons qu’ils en tirent.

« je me disais encore hier soir qu’il me manquait quelque chose pour descendre les poubelles. »

Anémone, actrice et habitante intemporelle de Sainte-Soline

Déjà deux semaines se sont écoulées depuis la manifestation sur les terres rouges de Sainte-Soline contre le deuxième chantier de mégabassines des Deux Sèvres. Elle fut marquée par un tel allant qu’elle ne cesse de bouillonner dans les têtes, et continue de mobiliser l’attention médiatique et politique. Mais après un temps d’interruption forcée des travaux, le gouvernement a opté pour une reprise du chantier et promis dans la foulée la construction de 30 nouvelles bassines dans le département voisin.

Ce jeudi sera donc annoncée une prochaine date nationale d’action, avec pour objectif d’impacter plus durablement encore ces projets et d’obtenir leur mise à l’arrêt définitive.

En attendant de s’organiser en conséquence, nous voulions partager quelques considérations sur les leçons à tirer selon nous du 29 octobre, à partir du chemin que nous avons parcouru depuis 1 ans avec le mouvement. Nous voulons croire qu’il y a par là quelque chose de plus palpable à en retirer qu’au travers des projections parachutées de la foule d’experts en tout genre qui se sont succédés après coup dans les médias.

Ce que nous cherchons à explorer ici tourne autour des deux hypothèses suivantes :

A partir d’une région donnée et d’un forme d’infrastructure relativement nouvelle que ses promoteurs envisagent de diffuser partout, c’est la pelote entière de l’accaparement de l’eau, du maintien du complexe agro-industriel et de l’appui pour l’instant intangible que l’Etat lui offre qu’il est possible de dérouler. Ce sont par là deux horizons adverses pour les territoires concernés, et donc deux côtés de la barricade qui ne cessent ainsi de se clarifier, autant que des…

La suite est à lire sur: lundi.am
Auteur: lundimatin