« Qui a la plus grosse bibli ? » – Le mythe du bourgeois qui a tout lu

A longueur de plateaux de télévision ou de dîners de networking, les bourgeois étalent leurs références. Bien plus qu’un amour réel pour la culture, la lecture littéraire ou la pensée, il s’agit d’une stratégie d’intimidation, de reconnaissance et de distinction. Bien souvent, ce vernis est une falsification qui ne repose sur rien ou presque rien. Petite proposition d’auto-défense pour faire face à cette arnaque et nous libérer de complexes qui n’ont pas lieu d’être. 

Apprendre à simuler des lectures, un essentiel de la formation bourgeoise

La lecture, ou plutôt sa mise en scène, ainsi que la mobilisation, souvent hors contexte, de références est une technique d’intimidation facile et classique de la bourgeoisie. Mais il est primordial de toujours garder en tête que, comme souvent, les mystifications autour de la bourgeoisie reposent sur du vent et que celle-ci lit infiniment moins que ce qu’elle prétend. 

On ne naît pas menteur, on le devient. Faire croire que l’on a une culture que l’on a pas avec aplomb cela s’apprend et nécessite des techniques. 

C’est notamment le cas pendant les études des bourgeois et plus particulièrement dans les classes préparatoires aux grandes écoles, et surtout, pendant ces grandes écoles : les écoles de Sciences Po sont les maîtres dans le domaine, les écoles de commerce suivent derrière. On y apprend à faire semblant d’avoir lu des livres que l’on a pas lu : faire des petites fiches de lecture sur des informations pompées sur Internet, apprendre des citations par coeur à l’aide de dictionnaires de citations ou d’ouvrages synthétiques de culture générale, que l’on pourra ensuite réutiliser dans ses copies.  

« Dans ma grande prépa parisienne on disait “on parle mieux d’un livre que l’on a pas lu : ça évite les erreurs d’interprétation”. 

Nicolas, rédacteur en chef de Frustration, raconte son expérience de la prépa littéraire (un comble) : “le bachotage et le conformisme réclamés est tellement intense que le rapport à la lecture est purement instrumental et pas curieux du tout. La plupart ne lisait rien d’autre que ce qui était nécessaire”. Guillaume, amoureux de littérature, a également constaté la manière dont les anciens élèves de prépa littéraire assimilent des lieux communs qu’ils répètent en boucle, de manière convenue : « Ça ne les intéressait pas de discuter de littérature en dehors de leurs cours. Je les revois m’expliquer que tel livre que j’aimais…

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Auteur: Rédaction Frustration Mag