Qui est Claude d'Harcourt, le nouveau conseiller de Gérald Darmanin ?

Pour bien débuter l’année 2023, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a nommé son nouveau conseiller : Claude d’Harcourt. Ancien directeur de l’Administration Pénitentiaire, ex-Préfet de Loire-Atlantique, c’est ce dernier poste qui lui a valu d’être connu du grand public et de nos lecteurs. En effet, il a été mis en examen pour homicide involontaire dans l’affaire Steve Maia Caniço, du nom du jeune homme mort en 2019 à Nantes lors d’une intervention policière pendant la Fête de la musique. En octobre 2022, il obtenait de la cour d’Appel de Rennes le statut de témoin assisté. Ce 2 janvier, il devient donc le bras droit du ministre de l’Intérieur. Nous reproduisons ici une notice biographique très documentée d’Olivier Long que nous avions publiée en 2019.

Claude d’Harcourt est l’héritier d’une longue lignée des plus anciennes familles de la noblesse française. La maison d’Harcourt débarque aujourd’hui tout droit de l’Ancien Régime avec ses titres, charges, châteaux et baronnies pour occuper l’actualité estivale. Elle est depuis toujours composée de seigneurs, comtes, ducs, marquis, maréchaux, ambassadeurs, prêtres et prélats, généraux de corps d’armée-lieutenant-de-France-émérite-de-l’ordre-du-Saint-Sépulcre-de Jérusalem ; et voilà que tout ce folklore fait retour. La plus vieille dynastie de l’histoire de France vient naturellement réoccuper la place qui fut toujours la sienne au cœur du royaume de France, mais aujourd’hui c’est à l’occasion de la plus grande affaire d’État que le pays ait connu depuis l’assassinat de Malik Oussekine par les voltigeurs de Charles Pasqua. Ce qui nous permet de revivre ici un énième épisode de la saga des Visiteurs.

Suivons le fil de cette incroyable épopée chevaleresque, en marche et surtout à reculons dans Les couloirs du temps.

Bien avant la guerre de Cent ans, dans la maison d’Harcourt on se nomme Torf, Turquetil, Anquetil, Errand, Octavius, Odet, plutôt que « Jojo le Gilet Jaune ». Le nom d’Harcourt est à tel point synonyme de pouvoir que Michel Houellebecq fait d’un certain Aymeric d’Harcourt l’archétype d’une souveraineté multiséculaire et brutale dans son dernier roman : Sérotonine. Aymeric d’Harcourt est l’ami intime du personnage principal de ce livre, Houellebecq en brosse le portrait :

« [Aymeric d’Harcourt] avait sorti un portrait d’ancêtre, appuyé contre un fauteuil, c’était un type trapu, au visage carré et parfaitement glabre, l’œil mauvais et…

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Auteur: lundimatin