Qui jette le Caillou dans la mare ?

À moins de deux mois du 3e référendum que l’État français a décidé d’organiser le 12 décembre, l’ambiance sur le Caillou est à la crispation entre l’ensemble du mouvement indépendantiste réclamant son report en 2022 et les forces dites « loyalistes » réclamant son maintien sur fond d’une position gouvernementale pour l’instant inchangée quant à l’échéance. Cet article essaye de faire le point sur les tenants et aboutissants de cette situation. Il y a sans doute à redire sur la manière dont il met en avant les mesures « responsables » des dirigeants actuels de l’île dans le cadre de la lutte contre le Covid, mais il nous semblait malgré tout éclairant au vu du référendum à venir.

Vague pandémique, mesures sanitaires et coutume de deuil

Après dix-huit mois de situation « covid-free » sur l’ensemble du Territoire au prix de mesures très strictes acceptées par tous (isolement de la Grande Terre et des îles, restriction de circulation inter-îles et des entrées, quatorzaine obligatoire…) , le variant Delta de la pandémie s’est récemment et subrepticement invité sur le Territoire déclenchant une terrible vague de contamination. A ce jour plus de 260 décès en quelques semaines (ce qui équivaudrait à plusieurs dizaines de milliers de morts pour la France hexagonale !) dont plus de 50 % concernant la communauté kanak et plus de 25 % la communauté océanienne, sur fond de comorbidités assez répandues (surpoids, diabète, conditions de vie précaires). Face à cette catastrophe sanitaire touchant très inégalement les différentes populations du Territoire, le gouvernement actuel dirigé par Louis Mapou, figure importante de la tendance UNI-Palika du FLNKS (ancien représentant du FLNKS en France dans les années 80-90 après Jimmy Ounei, aujourd’hui décédé, et Hnalaine Ureguei) a pris des mesures à la fois raisonnées et très fortes (gestes barrières, port du masque, pass sanitaire, mesures de confinement ciblées, obligation vaccinale dans un proche avenir…) montrant par là tout le sens des responsabilités de la part des dirigeants indépendantistes, et obtenant l’accord quasi unanime de tous les courants politiques, y compris opposés, au Congrès de la Nouvelle-Calédonie. Par ailleurs les communautés mélanésiennes et polynésiennes dans la douleur font preuve, elles aussi, de leur parfaite obéissance aux restrictions des enterrements notamment en acceptant des sépultures provisoires près de Nouméa sans pouvoir accompagner leurs proches à leur tertre…

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Auteur: lundimatin