Qui s’inquiète de la crise climatique ? Pas (vraiment) les Européens

Simge Andı est post-doctorante à l’Institut Reuters d’étude du journalisme de l’université d’Oxford. James Painter est chercheur associé l’Institut Reuters.


Les résultats d’une enquête menée dans quarante pays montrent que les changements climatiques préoccupent la plupart des gens. Dans la grande majorité des pays, moins de 3 % des personnes interrogées considèrent qu’il ne s’agit pas du tout d’un problème grave.

Nous avons mené cette recherche pour le rapport annuel de l’Institut Reuters de l’université d’Oxford sur les digital news [nouvelles numériques]. Plus de 80.000 personnes ont été interrogées en ligne en janvier et en février 2020.

Près de sept personnes sur dix croient que les changements climatiques constituent « un problème très, ou extrêmement grave », mais on observe des différences marquées entre les pays. Le manque de préoccupation est beaucoup plus important aux États-Unis (12 %) ainsi qu’en Suède (9 %), pays d’origine de Greta Thunberg. Malgré la présence de feux de brousse dévastateurs au moment de notre enquête, 8 % des personnes interrogées en Australie ont déclaré considérer que les changements climatiques ne sont pas du tout graves. Les groupes les moins préoccupés sont généralement plus âgés et à droite de l’échiquier politique.

Le 8 septembre 2018, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé à Paris et dans plusieurs ville de France pour le climat.

Quatre des cinq pays avec le plus fort degré de préoccupation (de 85 à 90 %) sont situés dans l’hémisphère sud, soit le Chili, le Kenya, l’Afrique du Sud et les Philippines. Toutefois, dans les pays où le taux de pénétration d’Internet est faible, les gens plus aisés et instruits sont surreprésentés dans les échantillons de notre enquête en ligne.
Au Chili et au Kenya, presque…

Auteur : Reporterre
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