Ah le simplisme des sociologues, leur obsession de la déconstruction, leur insensibilité à la complexité et à la beauté de la vie, leur incapacité à voir plus loin que la domination… Commentant, du haut de sa hauteur philosophique, l’affaire des viols de Mazan, Sylviane Agacinski nous invite à de nous méfier de la « fragilité du concept sociologique de genre » et à ne pas jeter les jolis bébés virils avec l’eau du bain patriarcal.
« La virilité est autre chose qu’un genre », nous explique-t-elle dans une tribune parue dans Le Monde, dont l’objectif, en faisant classiquement le tri entre les bonnes indignations et les trop radicales [1], est de sauver l’idée de virilité.
Curieuse croisade, et mystérieuse formule.
Derrière lesquelles se cache un refus obstiné de voir dans les normes viriles la traduction d’un rapport hiérarchique, qui divise l’humanité en deux groupes censément dotés de qualités différentes.
C’est ce que les sociologues féministesnous ont appris : la virilité s’incarne dans des manières d’être et de faire qui, en s’opposant à celles des femmes, posent l’infériorité de celles-ci. Les petits garçons deviennent des petits garçons en apprenant qu’il ne faut pas se comporter comme des petites filles.
Il y a bien-sûr de multiples manières d’investir la masculinité et les masculinités ne sont pas toutes hégémoniques. Mais on doute que Sylviane Agacinski, ennemie de « l’homoparentalité », puise dans les masculinités marginales, celle des hommes gais ou trans par exemple, pour repenser la virilité.
Cela apparaît d’autant moins probable quand on lit, dans la même tribune, cette définition assez sidérante de la virilité comme « puissance physique et sexuelle ». Alors qu’elle reproche aux féministes de faire de la masculinité quelque chose de « naturellement » dominateur, c’est bien plutôt dans son argumentation à elle que la nature…
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Auteur: Sylvie Tissot