Rachida Dati, une forceuse de destin — Bernard GENSANE

Rachida Dati est l’un des personnages politiques français les plus fascinants qui soit. C’est une personne toujours limite, toujours aux limites. Elle se considère – à juste titre selon moi – comme une « fille de France » car elle est un remarquable exemple, non pas d’« intégration » puisqu’elle est née en France où elle a toujours vécu, mais de réussite sociale. Née dans une famille pauvre (elle a 10 frères et sœurs) de Saône-et-Loire, elle est parvenue à 42 ans au sommet de l’État, première femme d’origine immigrée à occuper un poste de ministre régalien.

Ses parents, M’Barek Dati et Fatima-Zohra, étaient arrivés en France deux ans avant sa naissance. Rachida passe son enfance à Chalon-sur-Saône dans le quartier calme et verdoyant des Prés-Saint-Jean. Bien que membre d’une famille musulmane, elle est scolarisée dans un collège privé catholique tenu par des religieuses du Saint-Sacrement. Après avoir frôlé l’exclusion (déjà les limites), elle obtient un baccalauréat D en 1983.

Pour soulager financièrement ses parents pendant ses études, elle occupe de nombreux emplois, souvent pénibles : veilleuse de nuit, femme de ménage, vendeuse, aide-soignante sans la qualification (toujours les limites). Elle échoue deux fois en première année de médecine et se réoriente en sciences économiques à l’université de Dijon. Elle y est une des responsables de la MNEF. Puis elle s’inscrit en 1988 à l’université Panthéon-Assas, où elle obtient une licence et une maîtrise de sciences économiques.

En 1992, financée par l’entreprise Matra (Lagardère), elle suit les cours pour obtenir une maîtrise en administration des affaires. Elle ne parvient pas à son objectif. Elle réussit néanmoins à se rapprocher de Jacques Attali à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. En 1996, elle obtient une maîtrise en droit public en bénéficiant de la validation des acquis professionnels. Cette validation, apparue en 1985, permet d’accéder directement à une formation universitaire sans avoir le diplôme requis, en faisant valider une expérience professionnelle, même développée hors de tout système de formation.

Après Attali, elle se rapproche de Simone Veil et d’Albin Chalandon et entre à l’École nationale de la magistrature où elle est admise sur dossier. Elle sort de l’École 116ème sur 154 en 1999. Problème de “ limite ” : en 2007, Le Canard enchaîné indique qu’elle aurait produit un faux curriculum vitae pour intégrer l’ENM, arguant…

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Auteur: Bernard GENSANE Le grand soir