Ce devait être un formidable rendez-vous sportif. L’équipe de France de rugby est peut-être l’une des plus fortes de son histoire. Alors qu’elle débutera sa Coupe du monde ce vendredi face aux All Blacks de Nouvelle-Zélande, elle s’affiche déjà comme l’une des favorites au sacre suprême. Pourtant, à quelques heures du coup d’envoi de ce premier match, on retient plus le goût rance des affaires de ces derniers jours que l’affiche de gala qu’abritera le Stade de France.
En tête, celle concernant la sélection du deuxième ligne Bastien Chalureau, condamné en première instance pour violences racistes. Selon le témoignage de la victime – un autre rugbyman –, elle aurait été frappée après avoir été qualifiée de « bougnoule ». Un jugement dont Bastien Chalureau a interjeté appel, reconnaissant les violences mais niant les propos racistes. Malgré tout, sa sélection pour la plus prestigieuse des compétitions pose question, notamment lorsqu’on sait que la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a fait de la probité une des valeurs fondamentales pour porter les couleurs tricolores.
Mais là, rien. La ministre s’abrite derrière la présomption d’innocence en attendant l’appel. Le président de la République fait de même. Un laxisme qui interroge. D’autant plus que le sport n’a pas été exempt d’affaires qui n’ont pas attendu le tribunal pour aboutir sur des sanctions. Karim Benzema, mis à l’écart de l’équipe de France de football pendant plus de cinq ans, avant qu’un jugement ne soit rendu, peut en témoigner.
L’objectif de performance sportive doit-il vraiment évacuer toutes ces problématiques d’ampleur ?
Cette hypocrite mise sous le tapis par les pouvoirs publics n’est pas sans conséquence. Elle valide une forme d’acceptation pour les faits dénoncés qui ne sont pas anodins, loin de là. Comment supporter une équipe dont un des…
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Auteur: Pierre Jequier-Zalc