Raffinerie de Donges : la lutte paie… les arriérés de salaire

 

En une semaine de grève, des ouvriers roumains d’un sous-traitant à la raffinerie Total de Donges viennent d’obtenir leurs impayés depuis décembre.

 

Plus de deux mois de salaires enfin versés. Pour obtenir son dû, il aura fallu s’organiser, gueuler, se serrer les coudes et la ceinture, et éclabousser l’image du donneur d’ordre Total. Les 54 ouvriers roumains, et les quatre italiens, quittent donc la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique) en ayant gagné. Mais gagné juste ce qu’on leur devait, et les frais de rapatriement. Ils rentrent chez eux avec la rage, et quelques kilos en moins, ne vivant qu’avec un repas par jour, fourni par la solidarité des cégétistes : « On a planté nos barnums devant le bureau du directeur du site, et tous les midis, on a fait un barbecue… Ils sont contents de récupérer leur blé, soulagés de se barrer, mais quand même, à Noël, ils n’ont pas pu faire de cadeaux à leurs mômes. »

 

Salaires passés aux oubliettes à Donges

 

Depuis décembre, les salaires de ses 58 salariés de l’entreprise Cipa travaillant sur le site de Donges étaient passés à la trappe. Après une grève d’une semaine et une visibilité donnée à cette exploitation, les bulletins de paie ont finalement été remis en mains propres ce lundi 7 février. Les versements doivent être faits le 15 de ce mois. L’inspection du travail a été saisie des points non réglés : des heures de travail décomptées sur les bulletins de salaire, mais disparues du net à payer et des avances sur salaires enregistrées à 800 €, le double de ce qui a été vraiment versé.

L’entreprise, la société italienne Cipa est spécialisée dans le génie civil, les grands puits, les tunnels. Ici à Donges, elle réalise le terrassement de la plate-forme d’une future unité de désulfuration des hydrocarbures. Cipa est sous-traitante de 2e rang, tenant son contrat d’une autre boîte sous-traitante italienne, Kinetics Technology, elle-même sous-traitante directe de Total. Cette organisation en cascade est largement utilisée dans la construction navale voisine à Saint-Nazaire, parfois jusqu’au 9e rang. Pratique pour faire réaliser le boulot au moins cher en diluant les responsabilités, et en externalisant les risques de conflit.

 

Solidarité sans frontières

 

Le chantier commence en mai avec les premières équipes d’ouvriers roumains qui, eux aussi, mettront plus de deux mois à obtenir leur paie. Cette première arnaque aurait pu ne jamais être connue. Mais un de ces travailleurs roumains en…

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Auteur: Nicolas De La Casinière