Raffineries : les patrons feignent de négocier, la grève continue

Voilà 15 jours que la grève a commencé chez TotalEnergies, 19 jours qu’elle dure dans les deux raffineries ExxonMobil de Fos-sur-Mer et de Notre-Dame-de-Gravenchon. Pourtant, les positions patronales n’évoluent qu’à la marge. TotalEnergies, dont le directeur Patrick Pouyanné peut se féliciter d’avoir augmenté de 52% la part variable de son salaire entre 2020 et 2022, ne compte toujours pas accéder aux revendications de la CGT. Rappelons :  le syndicat, majoritaire chez Total, demande une augmentation générale des salaires de 10% pour amortir les effets de l’inflation et partager les profits. La multinationale pétrolière, quant-à-elle, a attendu plus de 10 jours de grève pour réagir aux demandes des grévistes. Seule proposition pour l’instant : avancer la date des négociations, prévues en novembre, si les grévistes arrêtent leur mouvement… Pas question de céder à ce « chantage », rappelle la CGT dans un communiqué. Les salariés ont voté la reconduction du mouvement.

 

Raffineries : la grève peut-elle s’étendre ?

 

Chez ExxonMobil, les négociations ont bien lieu. Mais les patrons posent toujours trop peu sur la table. Ce lundi, les raffineurs se sont vu proposer 5% d’augmentation générale des salaires (plancher de 125€) ainsi qu’une prime de compensation mobilité de 750€ brut, seule véritable nouveauté apportée par la direction. La CGT, demande de son côté 6% d’augmentation générale (plancher de 170€) et 1,5% d’augmentations individuelles. « Rien ne bouge de leur côté, si ce n’est cette histoire de prime transport, qui n’est pas claire », explique Christophe Aubert, coordinateur CGT ExxonMobil. Les gesticulations patronales ne suffisent pas : la grève est reconduite sur les deux sites.

Les patrons du pétrole, dont on peut tout de même rappeler les bénéfices au seul second trimestre 2022 : 5,7 milliards de dollars pour TotalEnergies et 17,5 milliards de dollars pour les américains d’ExxonMobil, continuent donc à bloquer la France pour quelques euros. Et pour ne pas perdre la face.

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Auteur: Guillaume Bernard