Raffineries : mouvement de grève massif chez TotalÉnergies

Mardi 27 septembre, une grève des salariés de TotalÉnergies, prévue pour durer au moins trois jours, a débuté en France à l’appel de la CGT. D’après le syndicat, 70 % des employés des raffineries françaises sont engagés dans le mouvement. Le principal objectif : réclamer une hausse des rémunérations. « Il y a besoin de revaloriser les salaires [des employés] à hauteur de ce que le groupe dégage comme bénéfices », a déclaré à l’AFP Benjamin Tange, délégué syndical central CGT du raffinage pétrochimie de TotalÉnergies en France.

La multinationale française a en effet réalisé un bénéfice net de 5,7 milliards de dollars (5,6 milliards d’euros) au deuxième trimestre 2022, soit le double de son bénéfice net à la même période, en 2021. Ces chiffres ont remis sur le devant de la scène l’enjeu de la taxation des superprofits des grandes entreprises. En France, la gauche réclame depuis plusieurs semaines cette mesure, tandis qu’aux États-Unis, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), António Guterres, a formulé le même souhait. Des demandes qui ne plaisent guère au patron de TotalÉnergies : interrogé par RTL le 21 septembre, Patrick Pouyanné a menacé d’annuler les ristournes sur le carburant actuellement mises en œuvre par son groupe si une telle taxe venait à être adoptée.

Reste qu’au-delà d’une « revalorisation salariale immédiate à hauteur de 10 % pour l’année 2022 », la CGT exige aussi un « plan massif d’investissement » et un « dégel des embauches ». Le syndicat appelle également à « ne sortir aucun produit des raffineries et de la pétrochimie, là où la CGT est implantée », ce qui va entraîner des perturbations dans l’approvisionnement des stations en carburant. D’après Benjamin Tange, si le mouvement est largement suivi, la production des raffineries pourrait par ailleurs baisser de 20 à 30 %. Le 27 septembre, TotalÉnergies a dû procéder à la mise à l’arrêt de la raffinerie la plus importante de France, en Normandie. Jeudi 29 septembre, la CGT et plusieurs syndicats appellent à une journée de grève interprofessionnelle « pour les salaires, les pensions, les bourses d’études, les minima sociaux ».

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Auteur: Reporterre