Randonnée : les syndicats craignent la disparition des cartes en papier

Les cartes imprimées de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) pourraient-elles disparaître ? C’est ce que craignent les syndicats CGT de l’établissement public d’information géographique, après que la direction a annoncé vouloir fermer son imprimerie. À compter de 2023, ces cartes, bien connues des randonneurs et des amoureux de la géographie, ne devraient plus être imprimées que par des sous-traitants. Un changement qui risque, à long terme, d’entraîner une disparition pure et simple du format papier au profit du numérique, selon les syndicats.

« À partir du moment où on arrête d’imprimer des cartes en interne, on arrête de produire des cartes papier », affirme à Reporterre Olivier Delbeke, représentant des syndicats CGT de l’IGN. Le programmeur logiciels a rejoint la maison il y a une quarantaine d’années. « D’expérience, toutes les activités qui ont été sous-traitées par l’IGN ont fini par coûter plus cher. »

Le choix de la sous-traitance est selon lui particulièrement risqué financièrement dans le secteur de l’imprimerie. Les cartes de l’IGN, en raison de leur taille et de leur grammage spécifiques, sont en effet complexes à produire. « Elles ont une chaîne de production particulière. Quand la machine est calée, on ne peut pas s’amuser à faire du catalogue ou du journal. » Ces difficultés pourraient se répercuter sur les coûts pratiqués par les sous-traitants. « Un patron veut une machine qui tourne, qui passe d’une commande à une autre facilement. Ça va être difficile de trouver des patrons d’imprimerie qui se lancent dans cette aventure, car ils devraient réaliser des investissements. »

À compter de 2023, ces cartes ne devraient plus être imprimées que par des sous-traitants. © Alexandre-Reza Kokabi/Reporterre

À moyen terme, le syndicaliste craint que les difficultés techniques et économiques n’incitent la direction à mettre fin pour de bon à l’impression des cartes, devenues trop peu rentables. « C’est un enchaînement logique que l’on pense certain », dit-il. Les cartes IGN ne seraient alors plus accessibles qu’au format numérique et via l’application de l’institut, lancée en 2019. « Personne ne veut mettre sa vie dans les mains de son smartphone pour faire une randonnée en montagne ! » fulmine le syndicaliste.

Olivier Delbeke juge le choix de la sous-traitance d’autant plus incompréhensible que le confinement a entraîné un regain d’intérêt pour les activités de plein…

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Auteur: Hortense Chauvin Reporterre