RAP EN FUITE/ÉCLAT D'UN AILLEURS

que mots glissent sur marbre froid des corps . que gravelet dérape n’accroche rien de l’acier-visages . que grain dérobé de matière crie victoire sous mains en sang qui s’échinent . que morts vénérés sourient des prières pleurées acides sur leurs tombes . que chants d’écorchés vifs ne déplacent pas montagnes, lambeaux de chair séchés aux flancs . que combat perdu perd encore sa perte . que le cru tant peine à manger le cuit .

que verbe s’écoule, s’hémorrage, s’épanche, se répand . qu’il se réfléchit, ne réfléchit, qu’il se sait de savoir nul . que logomachie bave commissures des lèvres épilepsie . que rage retournée dard de scorpion l’écume mord la mer . que sirène au loin se retire, infiniment, infinie beauté qui te quitte . que l’amour rafle la viande au tripot du sens . que les spectres rappelés dansent au Panthéon spectraculaire . que petits soldats et petits peuples encore bons pour charniers .

que gueules d’acier d’assassins repus écrasent gravats sur gueules de chiffon des pauvres . que paroles gémissent voix suraigues piquées en chambre . que piqûres de moustique sur cuir d’éléphant s’embaument . que n’écris pas tes cris, que ne chantes pas aux champs . que n’éclaires pas clairière, que ne mords pas tes morts . que nature reste muette devant tes outrages, que l’Étrangère se gausse de ton crime sacré . que ta pureté crache faux ton venin de colon . que l’Insoumise aux mille parfums se dérobe, qu’elle t’abandonne lâche odeur de cadavre . que ta rose cracheuse de feu, cultivée de plein désert, se flétrit à jamais . que te résistent les effluves de jasmin, de citronnier .

que rater constamment réel pavané, que balle n’atteint jamais l’horrible cible . que balle perdue défonce joue d’un poisson qui volait innocent au-dessus du clocher . que l’affreux spectracle convoque hystérie de corps blindés derrière vitres blindées . qu’écran total peut…

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Auteur: dev