"Rapport" de l'ONU sur les droits de l'homme au Xinjiang du 31 août 2022 : c'est dans les vieux pots qu'on fait l'meilleur ragoût — Xiao PIGNOUF

J’ouvre donc le Monde.fr du jeudi 1er septembre et lis en Une ce titre : Répression des Ouïgours : l’ONU dresse un réquisitoire accablant contre la politique de la Chine au Xinjiang.

Illico, je me dis que ah, tiens, enfin, la délégation de l’ONU qui a pu fin mai aller au Xinjiang pour constater avec ses propres pairs d’yeux l’oppression dont sont victimes les Ouïgours a rendu son rapport. Je dis « délégation » mais en fait il s’agissait d’un voyage de quatre jours effectué du 23 au 28 mai 2022 par Michelle Bachelet, la haut-commissaire des Nations-Unies aux droits de l’homme, accompagnée de Ravina Shamdasani, sa porte-parole. Subtil comme une vague odeur de putréfaction, un léger, très léger doute subsiste quand même en moi. Et puis je me rappelle que aïe, à son retour de Chine, les conclusions de madame Bachelet, plutôt favorables à la version chinoise, avait provoqué des protestations dans la presse occidentale, ici, ici et , mais pas seulement, et que d’aucuns avaient même réclamé sa tête. C’est étrange, parce que maintenant que je me le dis, ça me rappelle les mésaventures d’Amnesty International en Ukraine, dont le rapport critiquant l’armée ukrainienne avait eu des résultats similaires en terme d’accueil, ce qui avait poussé à la démission sa responsable, Oksana Pokaltchouk, car elle maintenait ses conclusions.

Pourquoi ce décalage entre les propos mesurés de Michelle Bachelet à son retour de Chine et la sévérité de ce réquisitoire ? Est-ce qu’elle a fait preuve d’indulgence par peur de déplaire à Pékin ? Ce revirement est-il le signe qu’elle s’est fait taper sur les doigts par Washington ou qu’elle a voulu conserver son poste ?

Je clique sur le titre de l’article pour suivre le conseil de B. Celui-ci s’avère judicieux : les perles sont là.

Bien sûr, cela commence par une conclusion implacable : « Détentions arbitraires, tortures, stérilisations forcées… Les 46 pages du rapport sonnent comme un véritable réquisitoire contre la politique menée par Pékin. Le verdict est sans appel : « L’ampleur de la détention arbitraire et discriminatoire d’Ouïgours et de membres d’autres groupes essentiellement musulmans (…) dans un contexte de restrictions et de privation des droits fondamentaux tant individuels que collectifs peut constituer des crimes internationaux, en particulier des crimes contre l’humanité. » Rien de nouveau en fait. Il y a des mois que les médias répètent cela avec l’assurance d’une vérité indéniable ne…

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Auteur: Xiao PIGNOUF Le grand soir