La question de quitter Twitter s’est déjà posée dans la rédaction de Rapports de force au moment de son rachat, puis de sa transformation en X par Elon Musk en octobre 2022. D’autant que sa mainmise sur le réseau social s’est traduit par le licenciement de milliers de salariés en charge notamment de la modération et de la fin du bannissement de personnalités d’extrême droite et complotistes.
Mais il y a deux ans, le manque d’alternatives solides pour une migration de masse, associé au fait que Twitter était le réseau social où le plus de personnes nous suivaient, nous a fait hésiter. Le risque de s’auto-marginaliser a primé faute de consensus dans la rédaction. Pour notre média l’enjeu reste d’être lu le plus largement possible, alors que depuis 2020 nous nous débattons face aux algorithmes pour conserver une audience acceptable. Et s’il y a eu des départs de X à l’époque, ils n’ont pas été réellement massifs.
Mais depuis, les raisons de quitter X se sont multipliées. Il y a eu le soutien d’Elon Musk au président d’extrême droite argentin Javier Milei l’an dernier, puis ses messages sur X participant à attiser les émeutes racistes, organisées par l’extrême droite anglaise l’été dernier. Enfin, son entrée en campagne au côté de Donald Trump et sa nomination promise à un poste dans son administration pour mener ses desseins libertariens en procédant à 2000 milliards de coupes budgétaires.
Si nous ne nous faisons pas d’illusion sur les autres réseaux sociaux, détenus aussi pour la plupart par des milliardaires, X est clairement devenu une machine de guerre au service d’un agenda politique d’extrême droite, comme les médias Bolloré en France. Continuer d’y participer n’est plus possible pour nous. De plus, les élections américaines ont montré que les données des utilisateurs…
Auteur: Stéphane Ortega