Rave party à Redon : la préfecture aurait interdit aux pompiers de venir en aide aux blessé — Anastassia VERBITSKAÏA

Lors des violents affrontements qui ont opposé forces de l’ordre et participants à une rave party à Redon les 18 et 19 juin, durant lesquels un homme a perdu sa main, les blessés n’ont pas reçu l’aide nécessaire, la préfecture ayant empêché les pompiers d’intervenir, selon une enquête de Mediapart.

Un jeune homme a eu la main arrachée et plusieurs personnes ont été gravement blessées lors des affrontements qui ont marqué la rave party non autorisée qui a eu lieu les 18 et 19 juin à Redon (Ille-et-Vilaine). Mais les actions de la préfecture ont mis leurs vies en danger, car elle a empêché les pompiers d’intervenir, selon une enquête de Mediapart.

La préfecture, responsable de l’organisation des secours, explique son refus de laisser entrer les pompiers par l’absence d’un plan d’évacuation des blessés, faute de quoi l’accès au site n’était pas sécurisé pour les secouristes, révèle le média, condamnant l’« amateurisme » et « un manque de discernement évident dans l’appréciation de la gravité de la situation ».

« J’ai honte d’être pompier »

Ce n’est que le 19 juin dans la soirée que les secours ont pu accéder au site pour accorder une aide médicale aux participants à la fête, dont deux en « urgence absolue » et « plusieurs tombés à l’eau ».

Interrogé par Mediapart, un pompier s’exclame : « J’ai honte d’être pompier. Un jeune risquait de mourir. Nous le savions. Mais nous ne pouvions pas intervenir ». Et d’ajouter : « Quand il s’agissait d’aller chercher des gendarmes blessés à l’intérieur, il n’y avait pas de problème, d’autres gendarmes nous escortaient ».

Un autre renchérit : « Nous suivions ce qu’il se passait sur les réseaux sociaux. Cela en dit long sur notre absence d’information ».

Une aide qui ne vient pas

400 gendarmes ont été mobilisés dans la nuit du 18 au 19 juin pour mettre fin à cette soirée non autorisée organisée par des jeunes pour rendre hommage à Steve, mort à Nantes lors de la fête de la musique en 2019. Des affrontements accompagnés de tirs de grenades lacrymogènes ont éclaté.

Appelés tôt le matin pour « un blessé main arrachée par grenade », les pompiers sont arrivés à quelques centaines de mètres du site, mais ont été immobilisés à proximité faute d’accès sécurisé.

​Deux responsables de l’association Techno+, une association reconnue par le ministère de la Santé et dont la « mission consiste à réduire les risques liés aux pratiques festives, à la…

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Auteur: Anastassia VERBITSKAÏA Le grand soir