Réaction d'Attac aux positions du MEDEF sur la taxation des superprofits

L’idée de créer une taxe sur les « superprofits » des fournisseurs d’énergie ne date pas d’hier : dès 2015, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) la proposait déjà. L’OCDE préconise d’ailleurs aujourd’hui l’instauration d’une telle taxe pour financer des mesures adaptées alors que la forte hausse des prix de l’énergie pénalise le revenu des ménages. La Commission européenne elle-même s’y est déclarée favorable ainsi que l’ONU. Le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie ont déjà décidé de mettre en place une taxe de ce type tandis qu’en Allemagne, le débat dans le sens d’une telle taxe se joue.

Précisons également à ce stade que la proposition de taxer les superprofits ne concerne que les plus grandes entreprises, ce que le Medef a une fâcheuse tendance à oublier en défendant « ses » profits et « ses » dividendes, alors que de nombreuses TPE et PME connaissent de réelles difficultés dans cette période. En déclarant que « s’il faut taxer les superprofits, il faut aider les super pertes », le patron du Medef oublie l’ampleur des aides publiques aux entreprises, celles de la crise sanitaire et plus globalement celles en place de longue date…

Pour Raphaël Pradeau, porte-parole d’Attac : « Après les révélations sur les montants faramineux des distributions de dividendes, le moins que l’on puisse dire est que, manifestement, le Medef a perdu le sens des mots et des réalités. Il oublie aussi qu’aujourd’hui les entreprises multinationales échappent largement à l’impôt par des moyens plus ou moins légaux : niches fiscales, délocalisation des profits dans des paradis fiscaux… Ainsi nous avons appris cet été que TotalEnergies avait payé zéro euro d’impôt sur les sociétés en 2020 et 2021. »

Plus globalement, c’est bien l’injustice fiscale et sociale, doublée d’une forte inquiétude sur les défis du moment (le climat, la guerre, l’inflation, les inégalités, etc) qui est au cœur des défis. Le Medef a clairement choisi son camp et l’a réaffirmé par la voix de son patron : il faudra moins de contribution des entreprises et des actionnaires et moins d’action publique et de protection sociale. La sobriété pour la quasi-totalité de la population et l’insouciante abondance pour une minorité en quelque sorte.

Pour Vincent Drezet, membre d’Attac : « Il faut au contraire mieux répartir les richesses et réduire les inégalités de toutes sortes. Pour ce faire, s’il faut d’ores et déjà…

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Auteur: Attac France