Recettes de Tasmanie pour faire transpirer la machine

Cette semaine, la journaliste Greta Kaczinsky nous emmène au cœur de la Tasmanie où un mouvement de résistance écologique s’efforce d’empêcher la destruction d’une partie de la forêt pluviale de Tarkine par une compagnie minière. Elle s’est entretenue avec Charley, un.e activiste local.e : « Des luttes sont en cours sous toutes les latitudes et je pense que ces histoires doivent circuler. Ce qui marche, ce qui ne marche pas. Il y a des recettes qui font transpirer la machine et leur font avoir des cauchemars. Il y a des histoires qui nous font sortir de nos canapés, chausser nos bottes, se tenir la main en avançant. On doit en parler, sentir que la terre tremble de toutes parts, que la résistance s’organise et grandit. Un printemps rampant, depuis la forêt, à travers les barbelés et par delà les frontières. »

Les réponses de Charley sont entrecoupées de récits, signalés par des italiques.

GK : Bonjour Charley. Tu nous écris depuis la Tasmanie. Pourrais-tu nous faire une brève description de cette île et de cette région, la Tarkine, qui est au centre de votre lutte  ? Charley : lutruwita / Tasmanie est une île au sud de ce qui a été appelé Australie par les colons européens. Présents depuis plusieurs dizaines de milliers d’années, le peuple palawa pakana est le gardien originel et indéfectible de lutruwita. Cette terre leur a été volée et n’a jamais été rendue. Aujourd’hui encore, des forces capitalistes continuent d’exploiter les forêts et les mers de lutruwita, avec la même indifférence que les premiers envahisseurs il y a plus de 200 ans.

Région reculée dans le nord ouest de lutruwita, takayna / Tarkine contient la deuxième plus grande forêt primaire pluviale tempérée au monde, héberge de nombreuses espèces sauvages endémiques et protégées, possède une flore qui remonte à l’ancien supercontinent Gondwana, et est d’une importance culturelle et historique capitale pour les Premières Nations [1]. Il m’est arrivé plusieurs fois de rencontrer des touristes qui, éblouis par leur séjour dans takayna, sont effarés d’apprendre que ce havre de vie ne bénéficie quasiment d’aucune protection contre les menaces capitalistes grandissantes : extraction minière, déforestation intensive, pratiques touristiques destructrices par des véhicules tout-terrain.

(Crédit : Rob Blakers)

Un petit résumé de votre lutte : pourquoi la compagnie minière MMG s’intéresse à cette forêt  ? MMG est une compagnie minière, largement détenue…

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Auteur: lundimatin