Recréer une forêt primaire en Europe de l’Ouest, un rêve fou qui questionne les politiques publiques

La question d’un renversement radical de notre rapport à la nature, centré davantage sur le réensauvagement que sur l’exploitation, est à l’ordre du jour – illustré notamment par les débats vifs autour du retour de populations sauvages au sein des territoires.

Pensé comme une alternative aux politiques en vigueur, ce concept mobilise avant tout parmi les cercles de réflexion et les acteurs de la société civile.

Relevant de cette dynamique citoyenne, le projet porté par l’Association Francis Hallé pour la forêt primaire, vient interpeller directement les politiques publiques quant à leur capacité à intégrer cette perspective du réensauvagement.

Cette association souhaite créer les conditions favorables au développement d’une forêt primaire (de plaine) de 70 000 hectares en zone transfrontalière en Europe de l’Ouest.

Des initiatives surtout citoyennes

Depuis la fin des années 2000, des initiatives en faveur de la nature sauvage (wilderness) émergent en Europe. Du fait de l’absence de stratégie commune et de la diversité des contextes culturels et socioécologiques, différents concepts sont développés à travers l’Europe : le rewilding, la wild land ou encore la libre évolution.

Ces démarches apparaissent comme de nouvelles approches dans le domaine de la conservation pour contribuer à la lutte contre le changement climatique et l’érosion de la biodiversité. Et elles se déclinent de plusieurs manières : allant de projets encourageant la réintroduction de dynamiques naturelles via le retour d’espèces dites « clés de voûte » (en Europe, surtout des grands herbivores), aux principes de non-intervention visant à « laisser faire la nature ».

À l’inverse des pratiques interventionnistes de gestion de la nature, ces initiatives entendent développer des processus spontanés dans les écosystèmes. L’objectif est ici de retrouver un plus haut niveau de naturalité, compris comme la…

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Auteur: Daniel Behar, Géographe Professeur des Universités, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)