Réduire au silence les dissidents : WikiLeaks et la violation des droits de l'homme (Sydney Morning Herald) — Jennifer Robinson

WikiLeaks a soulevé des questions fondamentales sur les droits de l’homme et la liberté d’expression, tant en Australie que dans le reste du monde – et sur la place de l’Australie dans le monde.

Lorsque WikiLeaks est apparu pour la première fois en 2006, il publiait des informations importantes qui avaient été cachées au public mais qui étaient essentielles pour la responsabilisation en matière de droits de l’homme. Du manuel classifié de Guantanamo Bay détaillant les techniques de torture américaines au rapport Minton détaillant le déversement toxique de Trafigura en Côte d’Ivoire affectant plus de 100 000 personnes, que la société avait supprimé par un bâillon au Royaume-Uni, les communiqués de WikiLeaks nous permettaient, en tant qu’avocats, d’avoir les informations dont nous avions besoin pour faire notre travail.

En tant qu’avocat des médias se battant pour que les journalistes aient accès aux documents gouvernementaux en vertu des lois sur la liberté d’information, j’ai été frustrée par les nombreuses exemptions (et l’interprétation large qui leur est donnée) qui sont utilisées par les gouvernements pour maintenir le secret et cacher leurs erreurs au public auquel ils sont censés rendre des comptes. C’est pourquoi le journalisme d’investigation fonctionne sur la base de fuites. Lorsqu’ils constatent des irrégularités, les fonctionnaires dotés d’une conscience remettent aux journalistes des documents car ils estiment que le public doit savoir ce que le gouvernement fait réellement. Les employés des entreprises remettent aux journalistes des documents confidentiels qui démontrent les pratiques illégales ou contraires à l’éthique de puissantes entreprises.

Les journalistes reçoivent et publient ces documents avec les protections de la liberté d’expression prévues dans les constitutions des démocraties libérales du monde entier – sauf en Australie, où nous nous appuyons sur un simple droit implicite et limité à la liberté de communication qui nous a été accordé, par interprétation, par la Haute Cour en 1992. L’Australie ne dispose d’aucune protection constitutionnelle…

Auteur: Jennifer Robinson Le grand soir
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