Réensauvagement de la nature : pour la biodiversité ou pour le tourisme ?

C’est un paysage de marais tourbeux rescapé des appétits de la sylviculture et de ses assèchements. À 50 kilomètres à l’ouest de Bordeaux, dans le Médoc, la réserve naturelle de l’étang de Cousseau est gérée par la fédération d’associations de protection de la nature Sepanso Aquitaine depuis 1976.

Sur les 900 hectares protégés, l’association mène une politique de « réensauvagement » pour valoriser le fonctionnement naturel de l’écosystème, en laissant les processus naturels fonctionner seuls. Ainsi, depuis 1990, un troupeau d’une trentaine de vaches marines landaises, une race qui peuplait le littoral aquitain au début du 19e siècle, y coule une vie paisible. La présence de ces grands herbivores a permis le retour d’une diversité de faune et de flore dans le marais.

Ces dernières semaines, la Sepanso a franchi un nouveau palier : 63 bousiers sauvages, des insectes qui décomposent les bouses des herbivores, ont été réintroduits après une expérimentation en 2023. Un mois avant, un lâcher expérimental de huit buffles d’eau domestiques s’était tenu en grandes pompes. « S’il restait des aurochs sauvages, c’est ce qu’on aurait choisi. Mais des espèces à l’aise dans l’eau, avec une rusticité forte, et un impact important sur leur milieu, aujourd’hui, il n’y a que le buffle d’eau », explique Xavier Chevillot, directeur de la Sepanso Aquitaine.

Lors du lâcher de buffles dans la réserve de Cousseau le 11 avril 2024.

© Nicolas Beublet

« On est dans une philosophie qui vise à remettre toutes les briques fonctionnelles de l’écosystème. Or, les briques des grands herbivores et des insectes éparpilleurs de bouses manquaient », poursuit le responsable. Avec ces animaux, le but est de maintenir le marais ouvert tout en réduisant la présence humaine dans la réserve.

Des projets avec des éleveurs

Cette expérimentation a mûri il y a deux ans lorsque…

La suite est à lire sur: basta.media
Auteur: Nicolas Beublet