Référendum en Nouvelle-Calédonie : le jour d'après

C’est peu de dire que le référendum du 12 décembre dernier concernant l’indépendance de la Nouvelle Calédonie fut un fiasco. Seuls 43,9% des inscrits sont allés voter suite aux appels aux boycotts des indépendentistes Kanaks. Alors que Macron et Lecornu ont entériné le résultat sans broncher, c’est évidemment la colonisation sous ses formes institutionelles et démocratiques qui continue d’exercer sa violence et son pouvoir. Julien Sartre, notre envoyé spécial en Nouvelle-Calédonie, revient sur ce pseudo-référendum et les 30 années écoulées depuis 1988 et le massacre d’Ouvéa. À travers les paroles Kanaks, c’est une étrangle boucle de l’histoire qui semble parcourir actuellement ce territoire, avec une constante : « la lutte continue ».

« Ce que je ressens, c’est premièrement un sentiment de soulagement qu’on y arrive enfin ! La France est un grand pays et on peut être fiers d’être français ici. Cela fait 65 ans que je vis ici : je venais du Maroc où c’était la fin du protectorat. Ici, c’est un beau pays et nous vivons en harmonie, sauf en 84 où il y a eu des évènements. Je ne vois pas pourquoi nous devrions nous séparer alors que nous vivons en pleine harmonie, toutes ethnies confondues ! », Jackie, femme blanche, riche habitante de l’Anse Vata, à Nouméa, dans un bureau de vote des « Quartiers Sud », le 12 décembre 2021.

« C’est très simple. On a demandé au peuple Kanak de ne pas aller voter et le mot d’ordre a été suivi. Nous n’avons pas voté parce que nous sommes en deuil. Le peuple Kanak est très soudé, au Nord, au Sud, aux Iles. Il en a toujours été ainsi. », Roland Berlo, Kanak originaire des iles Belep, président du bureau de vote délocalisé des îles à Nouméa, le 12 décembre 2021.

« Les Calédoniennes et les Calédoniens ont choisi de rester Français. Ils l’ont décidé librement. C’est un lien charnel, un lien de solidarité, un lien humain », Emmanuel Macron, président de la république française, le 12 décembre 2021.

Revenir à Ouvéa. Faire le geste coutumier, la salutation rituelle, demander l’autorisation de marcher sur la terre et de raconter la bonne histoire. « C’est toujours important quand un non-Kanak fait le geste avec sincérité, surtout que tu étais là quand Macron est venu sur notre île en 2018 », répond avec douceur Macky Wea, un Ancien de la tribu de Gossanah, les deux mains posées sur le tissu qui marque le don et le respect. « Tu connais la valeur de ce geste, on a confiance dans ce…

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Auteur: lundimatin