Réflexions sur la Chine et le Xinjiang — Xiao PIGNOUF

Posons-nous les bonnes questions sur la Chine et sur le Xinjiang.

La Chine connaît-elle des difficultés avec le Xinjiang qu’elle ne rencontre pas dans d’autres provinces ?

Oui. Le nier reviendrait à refuser de regarder les faits en face. Ces difficultés se présentent sous trois formes : l’islam radical, le terrorisme et le séparatisme (ou indépendantisme). En ce sens, le Xinjiang est un réel point de convergence des menaces pour l’intégrité du territoire chinois, sans parler d’une porte d’entrée aux influences et manigances extérieures, comme le sont Taïwan et Hongkong, comme le fut en son temps le Tibet avant de tomber en désuétude chez les combattants de la liberté à géométrie variable qui au communisme libérateur du peuple tibétain ont toujours préféré la poigne de fer d’un régime théocratique féodal (motif géopolitique répétitif de la fin du 20ème siècle et de ce début de 21ème s’il en est). La France partage d’ailleurs beaucoup d’aspects de ces problèmes : grosse population musulmane, implantation d’un islam rigoriste, actes terroristes meurtriers (ceux commis sur le sol français ont été bien davantage médiatisés que les attentats ayant eu lieu en Chine), départs en nombre pour le djihad, retour et réinsertion des djihadistes. Le tout sur fond de précarité des mêmes populations et de sentiment d’abandon et de rejet du reste de la société. Il y a toutefois des différences fondamentales entre la France et la Chine, et ce sont ces différences historico-démographiques qui détermineront les politiques de lutte : la France est une ancienne nation colonisatrice et les citoyens français musulmans sont pour la plupart originaires de ces anciennes colonies. La France, comme l’ouest européen, est également devenue terre d’asile de populations qu’elle a elle-même directement ou indirectement contribué à mettre sur les chemins de l’exil. Le Xinjiang est une province de tradition et de culture musulmane faisant depuis plusieurs siècles partie intégrante de la Chine et les musulmans de Chine sont majoritairement ouïghours.

La Chine est-elle en lutte contre le terrorisme ?

Oui. Comme la France. Et comme la France, elle l’est à double titre : d’une part parce qu’entre 2011 et 2014, la Chine a connu une vague d’attentats meurtriers sur son sol, avec un pic sur 2013-2014. Les médias occidentaux en ont très peu parlé sinon en mêlant ces actes aux velléités indépendantistes de certains groupuscules cornaqués de l’extérieur par une diaspora ouïghoure,…

La suite est à lire sur: www.legrandsoir.info
Auteur: Xiao PIGNOUF Le grand soir