Réforme de l’assurance chômage : la fabrique à pauvreté du gouvernement

Annoncée comme une lutte contre la précarité et la permittence (novlangue désignant l’alternance de contrats et de chômage) par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle, la réforme de l’assurance chômage dite « universelle » était une mesure phare de son programme.

Mais derrière cette belle opération de séduction pré-électorale se cache surtout une économie à venir de 2.3 milliards d’euros par an selon les prévisions de l’Unédic.

Et depuis fin 2019, avec le début de sa mise en place en 3 phases, la réforme se révèle bien moins sociale que ce que le gouvernement voulait nous faire croire : sous couvert de lutter contre l’abus des contrats courts, elle permet en réalité de taper sur ceux qui n’ont pas d’autre choix que d’accepter ce type de contrats.

Un rapport édifiant de l’Unédic, l’association chargée de la gestion de l’assurance chômage en coopération avec Pôle Emploi, alerte sur les effets de cette réforme.

 

⏳ Sur la phase 1 mise en place au 1er Novembre 2019, la période de travail nécessaire au rechargement des droits au chômage d’un demandeur d’emploi a été rallongée. Elle est passée de 1 à 6 mois, puis généreusement revue à 4 mois le temps de la crise sanitaire.

En allongeant les délais et en durcissant les conditions pour être indemnisé, la mesure a fait ses premières victimes. Ce sont les salariés en CDD, les intérimaires, les extras, les saisonniers… qui doivent additionner les contrats courts renouvelables afin de pouvoir recharger leurs droits et continuer à toucher les allocations chômage.

Mais elle a également fait ses premières économies, car en retardant le rechargement de leurs droits, c’est autant de mois d’indemnisations non versées par le gouvernement.

Pour faire mine de respecter les promesses de campagne, l’assurance chômage a toutefois été ouverte à des catégories qui n’y avaient pas droit jusque-là, à des conditions à la limite du ridicule tant elles sont peu atteignables :

Pour les salariés démissionnaires

Avoir au minimum 5 ans d’ancienneté, dans la même entreprise, et présenter un projet de reconversion dont la faisabilité doit être validée par une commission.

Pour les travailleurs indépendants

Être impérativement en liquidation judiciaire après au moins 2 années d’exploitation et avoir eu un revenu annuel minimum de 10.000 euros sur ces 2 dernières années. Conditions pour pouvoir toucher une indemnisation fixée à 800 euros mensuels pendant 6 mois.

 

⏳ Sur la phase 2 qui sera mise en place…

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Auteur: CerveauxNonDisponibles