Réforme des retraites : démontez les arguments du gouvernement en 5 minutes

La réforme des retraites est déjà impopulaire, puisque 70 % des Français sont opposés à un recul de l’âge légal de départ (sondage Elabe du 22/09) et 19 % seraient prêts à aller manifester (sondage Odoxa du 21/09). Mais pour convaincre vos collègues de travail ou leur donner des arguments face à ceux du gouvernement, Rapports de force revient point par point sur les discours de justification de la majorité.

 

Ça y est, la bataille des retraites commence. Ce jeudi 29 septembre, le gouvernement a finalement annoncé qu’il présenterait en janvier un projet de loi pour reculer à 65 ans l’âge de départ à la retraite. D’ici là, il ouvrira des concertations à la marge avec les organisations de salariés et le patronat. Mais dès à présent, attaquons-nous aux arguments tronqués du gouvernement pour tenter de convaincre l’opinion du bien-fondé de sa réforme.

 

Argument n°1 : Macron a été élu pour faire la réforme des retraites

 

Avant de s’attaquer au fond, commençons par la forme. Lundi 26 septembre, à l’occasion de la présentation du projet de loi de finances en Conseil des ministres, Bruno Le Maire a affirmé à propos des retraites : « il est tout à fait possible de mener une réforme juste et efficace dans un délai raisonnable. Et d’autant plus que le président de la République a reçu un mandat du peuple français pour faire cette réforme ». Et bien… en fait… heu… non !

S’il a bien reçu un mandat, parce qu’il a été élu président de la République au printemps, il n’a pas réellement été mandaté pour réformer les retraites. Revenons cinq mois en arrière. Emmanuel Macron l’emporte face à Marine Le Pen avec 58 % des suffrages exprimés. Outre que l’abstention, les votes nuls et blancs représentent plus 34 % des inscrits, une estimation de l’institut Ipsos-Sopra Steria sortie des urnes souligne que 42 % des électeurs d’Emmanuel Macron au second tour ont voté pour lui pour faire barrage à Marine Le Pen. Au final, il reste moins de 11 millions de votes d’adhésion sur plus de 48 millions d’inscrits. Soit 22,3 % du corps électoral. Et encore, il n’est pas sûr que tous ceux qui ont choisi Emmanuel Macron au premier tour souhaitaient une réforme des retraites.

Le locataire de l’Élysée avait même convenu le soir de sa victoire : « Je sais que nombre de nos compatriotes ont voté pour moi, non pour soutenir les idées que je porte, mais pour faire barrage à celles de l’extrême droite. Ce vote m’oblige pour les années à venir. »…

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Auteur: Stéphane Ortega