Réforme des retraites et écologie : les Gilets jaunes font leur rentrée

Paris, reportage

Contre l’inflation, la précarité, l’utilisation abusive du 49.3, la réforme des retraites ou l’inaction climatique du gouvernement, la manifestation de rentrée des Gilets jaunes du samedi 7 janvier ne manquait pas de revendications. « Paris, Acte 114 » : l’appel avait été lancé via les réseaux sociaux. Il a mobilisé près de 2 000 personnes sur la capitale, et 4 700 dans la France entière d’après le ministère de l’Intérieur, d’Angers (Maine-et-Loire) à Strasbourg (Bas-Rhin) en passant par Toulouse (Haute-Garonne) ou Colmar (Haut-Rhin).

Un nombre relativement décevant pour le « grand retour des Gilets jaunes », notamment dû à la « répression policière et aux arrestations abusives », d’après Jamel, l’un des organisateurs. À Paris, un impressionnant dispositif a immédiatement nassé le cortège, pourtant autorisé par la préfecture, l’encerclant durant tout le trajet depuis la place de Breteuil jusqu’à Bercy, marqué par de nombreuses « interpellations préventives » et quelques gazages.

« Les flics vont encore dire que c’est nous qui foutons le bordel », se désespérait Didier, Gilet jaune depuis le début du mouvement, en 2018, au départ du cortège. Sur place depuis 11 heures pour le rassemblement qui précédait la manifestation, le retraité était venu depuis le Loir-et-Cher pour faire entendre sa voix : « Je suis là à cause du coût de la vie : la nourriture, le gaz, l’électricité… Mais je suis aussi présent pour protester contre le 49.3. Pour moi, nous sommes en dictature. Mais bon, tant qu’il y a le foot, on peut crever de faim ! » Un écœurement partagé par Angèle, militante au Parti ouvrier indépendant arborant un pin’s « Nos retraites n’y touchez pas », présente « contre Macron, le 49.3 et la vie chère ».

Retraite, climat… Un mois de janvier décisif

Alors que le projet de loi sur les retraites devrait être présenté par Élisabeth Borne, mardi 10 janvier, les contestations étaient au cœur de cet acte 114. « Je devais bientôt m’arrêter, car j’ai déjà 60 ans… Mais c’est surtout pour ma fille que je crains le pire. J’ai envie de dire : bon courage, les jeunes », s’est désolée Laurence, professeure de danse aux côtés de sa fille Lilou, tout juste entrée dans la vie professionnelle.

Étudiantes et étudiants en région parisienne, Dorian, Tina et Orlane ont également dénoncé une injustice sociale : « Les gens vont finir par travailler jusqu’à leur mort. Le report de l’âge de la retraite touche particulièrement les classes populaires, pas ceux qui prennent ce genre de décisions. »

Les trois étudiantes et étudiants en BTS de gestion et protection de la nature se…

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Auteur: Pablo Patarin Reporterre