Réforme des retraites : les huit arguments fallacieux du gouvernement pour reculer l'âge de départ

Elisabeth Borne doit présenter ce 10 janvier le projet de réforme des retraites. Ardemment souhaitée par Emmanuel Macron, la réforme vise à reculer l’âge légal de départ à taux plein à 65 ans. Cela fait des semaines que les membres du gouvernement et de la majorité avancent des arguments parfois fallacieux pour tenter de justifier cet allongement de la durée de travail. Basta! est allé regarder de plus près.

N°1 : Le système de financement des retraites serait en déficit

« Nous avons aussi dit qu’il n’y avait pas de totems, que nous étions prêts à examiner, avec un double objectif absolument majeur : à la fois, améliorer notre système, parce qu’il est injuste et n’est pas lisible, et le redresser puisqu’il est en déficit. »

Olivier Dussopt, ministre du Travail, 30 novembre 2022, dans Les 4 Vérités sur France 2.

Non, le système de financement des retraites n’est pas en déficit. En tout cas plus maintenant. Le déficit était de 13 milliards d’euros en 2020 mais, un an plus tard, les caisses de retraites étaient excédentaires de près de 900 millions d’euros, d’après le rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (COR) publié en septembre 2022. Le Conseil, composé de parlementaires, de chercheurs, de représentants de syndicats et des administrations, a pour fonction de remettre régulièrement ses analyses et recommandations à la Première ministre.

Cette amélioration des finances « s’explique en très grande partie par la croissance importante des ressources due au rebond de l’activité, alors que l’effet de la surmortalité des retraités liée à la Covid sur les dépenses de retraite est resté limité ». Le COR estime l’amélioration « se prolongerait » en 2022 avec « un excédent de 3,2 milliards d’euros. » En revanche, les prévisions sont plus pessimistes, avec un risque de déficit d’ici dix ans.

Le gouvernement a donc tort lorsqu’il conjugue le déficit au présent, puisqu’il se base sur les prédictions du COR sur les 25 prochaines années, alors même que l’organisme prévoit un retour progressif à l’équilibre « dans trois scénarios sur quatre » d’ici 2070, dans le cas où la contribution de l’État resterait constante. Une phrase de mise en garde s’est d’ailleurs glissée au détour du rapport : « Les résultats de ce rapport ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite. »

« Le système n’est pas du tout en…

La suite est à lire sur: basta.media
Auteur: Maÿlis Dudouet