Réforme des retraites : mobilisons-nous !

La réforme des retraites annoncée par Mme Borne est injustifiée, car il n’y a aucune urgence financière et le système de retraites n’est pas en danger ainsi que l’indique clairement le rapport du Conseil d’Orientation des Retraites (COR). Le COR a en effet bien établi que, dans le pire des cas, le déficit du système de retraites s’élèverait entre 12 et 15 milliards dans une décennie, soit pas plus de 4 % du total des pensions. Il ne nécessiterait donc qu’une hausse très faible du taux de cotisation, entre 0,8 et 1 point étalé sur la décennie pour le couvrir.

Selon le gouvernement, la hausse de l’espérance de vie nécessiterait de travailler plus longtemps. Mais comment un allongement de cette espérance de vie d’un an durant les douze années dernières pourrait-il justifier un recul de trois ans de l’âge de la retraite et faire ajuster celui-ci précisément à l’espérance de vie en bonne santé qui ne dépasse pas 65 ans ?

Cette réforme est par ailleurs injuste car elle va peser avant tout sur les plus précaires et les plus mal payées. Celles qui auront commencé à travailler tôt, par exemple à 18 ans, devront attendre l’âge de 67 ans, bien qu’ayant cotisé pendant la durée requise de 42 ou 43 ans, pour faire valoir leur droit à la retraite à taux plein. Le dispositif de retraite anticipée pour carrières longues est conservé, mais l’âge de départ est rallongé de 2 ans. Elle frappe de plein fouet les catégories populaires qui ont une espérance de vie inférieure et exercent des métiers à la pénibilité non reconnue.

La réforme va prolonger la période de précarité de nombreux seniors qui peinent à retrouver un travail avant leur retraite. Le gouvernement entend augmenter la durée du travail alors qu’il y a plus de 5 millions et demi de chômeur·ses dans notre pays. Et alors que la proportion de personnes de 60 à 62 ans n’étant ni en emploi, ni en retraite est de 28 %. Le projet du gouvernement va donc accroître les dimensions du sas de pauvreté, dans lequel il faudra se contenter du RSA ou d’une autre allocation pour avoir enfin une retraite à taux réduit.

La dureté de ce projet se vérifie encore avec le sort réservé aux femmes et à celles et ceux qui auront eu des carrières hachées. Aucune compensation n’est prévue aux conditions d’emploi déplorables que l’économie leur aura réservées. Et que dire de la promesse de porter le minimum vieillesse à 1200 euros (85 % du Smic environ) pour une carrière complète qui aurait dû être tenue depuis…

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Auteur: Attac France