Réforme des retraites : pour « profiter de l'avenir », les jeunes manifestent

Paris, reportage

Ils et elles ont 18, 20 ou 23 ans, et leur avenir les préoccupe. L’horizon d’un départ en retraite à l’âge de 64 les plonge dans un état de « colère ». Une angoisse face à l’avenir qui les pousse à agir. Parce qu’ils « ne s’imaginent pas travailler plus longtemps » et espèrent qu’une « définition du travail » est « possible », manifester contre la réforme des retraites frôle « l’évidence » disent-ils. Contrairement aux Marches pour le climat où elles déferlent en nombre, jeudi 19 janvier, à Paris, on aperçoit quelques jeunes pousses parmi toutes les classes d’âge.

Fait inédit depuis douze ans, tous les syndicats ont réussi l’union parfaite : ensemble, ils ont rassemblé plus de 1,12 million de personnes en France, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, et plus de 2 millions selon les organisateurs. Un premier coup de boutoir pour une « puissante mobilisation dans la durée », afin d’empêcher tout recul de l’âge légal de départ à la retraite, fixé par le gouvernement à 64 ans. Sans compter qu’en 2020, aidée par la pandémie, la contestation l’avait emportée.

Il est bientôt 14 heures place de la République, à Paris, et le cortège de la manifestation contre la réforme des retraites va bientôt démarrer de la place de la République pour rallier celle de la Nation. Pablo, porte-parole de Fridays for Future, attend ses amis devant une brasserie. À 18 ans, cet étudiant en économie exclut l’idée de pouvoir « travailler toute la majeure partie de [sa] vie ». « Se battre contre le réchauffement climatique, c’est aussi lutter afin de pouvoir profiter de notre avenir », dit-il d’un ton enthousiaste.

À sa gauche, Louise, 19 ans, abonde dans le même sens. Dans sa main, une pancarte floquée d’un slogan qui sonne le tocsin : « À chaque étape de la vie, la macronie est pourrie. » Parce que la réforme des retraites « se veut dans la droite lignée d’un système capitaliste néolibéral » suivant lequel « il faudrait produire plus pour consommer toujours plus », elle marche aujourd’hui pour « défendre la sobriété ».

Consciente des embuches à venir, la jeune femme a mis en pause ses études en sciences politiques pour se former à l’activisme politique. « Le problème actuel, c’est que notre agenda politique est verrouillé par tout un tas de sujets autres que la question climatique. L’urgence face au recul des droits sociaux fait que l’on ne peut pas être efficace sur tous les dossiers », regrette la militante de Fridays for Future, tout en avalant une bouchée de son sandwich.

« On ne peut pas faire d’écologie sans faire de social »

Au milieu du cortège en…

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Auteur: Fanny Marlier, NnoMan Cadoret Reporterre