Victor Prandt est chargé de projet et référent de la Révolution écologique pour le vivant (REV) en Auvergne-Rhône-Alpes.
En France, plus de 2,1 millions d’animaux sont instrumentalisés chaque année dans des expériences scientifiques ; dans l’Union européenne, ce sont 22 millions d’animaux qui sont utilisés dans les laboratoires, ou élevés puis tués sans même avoir « servi » (respectivement 10 et 12 millions). Un constat malheureux mais prédictible, car la directive européenne de 2010, qui ambitionnait de réduire la souffrance animale a minima, n’a jamais été assortie de contraintes juridiques et son respect a souffert d’un manque de contrôles dès sa création.
Face à cette faiblesse de la réglementation européenne, la mise en place d’un « droit à l’objection de conscience » semble être une solution particulièrement intéressante pour inciter le secteur de la recherche à réduire l’utilisation d’animaux de laboratoire de façon effective.
Une objection qui existe déjà en Italie et aux États-Unis
Déjà à l’œuvre en Italie depuis 1993, cette loi, qui permet aux étudiants et aux chercheurs de refuser de pratiquer des expériences sur des animaux, impose à toutes les structures publiques ou privées qui pratiquent l’expérimentation animale de reconnaître l’existence de ce droit à toutes les personnes concernées.
Plusieurs États américains ont également légiféré sur le sujet : dans l’État de New York, par exemple, tout étudiant peut désormais refuser, sur des principes moraux ou religieux, de disséquer un animal ou d’assister à une dissection sans être pénalisé. Il doit alors proposer à l’enseignant un projet alternatif.
Pour défendre cette avancée juridique prometteuse, le député Aymeric Caron s’apprête à déposer une proposition de loi visant notamment à inscrire ce droit à l’objection de conscience dans les établissements recourant à…
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