Règle numéro 1312 : ne pas se laisser fourrer la matraque dans l'œil !

Tout détruire, tout reconstruire. (Mais avec quels outils ?)

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Grands arbres qui hennissent, feuilles que le vent froisse : poèmes qui effacent ma douleur efficace à maquiller nos traces.

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« …Et ce que le visage exprime n’est pas seulement l’état d’âme d’un individu, c’est avant tout son ouverture, sa manière de s’exposer et de se communiquer aux autres hommes. C’est pourquoi le visage est le lieu de la politique… » Giorgio Agamben, Un pays sans visage.

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Le monde dans sa totalité est devenu le milieu de la politique humaine.L’ensemble du vivant n’a d’autre choix que de composer avec le rouleau compresseur de la politique humaine.Ouvert au-dedans comme au dehors, le poème habite tous les lieux réels et imaginaires de la politique humaine. A l’état de germe comme à l’état de cendres. L’état d’urgence est son pétrole.Sa liberté, le poème ne la négocie pas.Ses seuls mots d’ordre sont :pas de position de principe, ni de comme si, ni de mission. Le poème n’aime rien plus que sentir les lignes bouger : celles entre lesquelles il se faufile, celles sur lesquelles la vie file, celles de front, celles qui se tracent, celles qui fuient, toutes, toutes les lignes qui bougent. Le poème est le haut-parleur du réel, lequel est son porte-voix.

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« … pas besoin d’une bouche, les mots sont partout, dans moi, hors de moi, ça alors, tout à l’heure je n’avais pas d’épaisseur, je les entends, pas besoin de les entendre, pas besoin d’une tête, impossible de les arrêter, impossible de s’arrêter, je suis en mots, je suis fait de mots, des mots des autres, quels autres, l’endroit aussi, l’air aussi, les murs, le sol, le plafond, des mots, tout l’univers est ici, avec moi, je suis l’air, les murs, l’emmuré, tout cède, s’ouvre, dérive, reflue, des flocons, je suis tous ces flocons, se croisant, s’unissant, se séparant, (…), je suis tous ces mots, (…), je suis tout autre…

Auteur: lundimatin
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