Règlement pesticides : une proposition d’objectif de réduction d’utilisation et des risques apparemment ambitieuse mais compromise par un indicateur biaisé

Grace à Contexte, Générations futures a eu connaissance de la proposition de texte de Règlement sur l’utilisation durable des pesticides qui devrait être présentée demain par la Commission européenne.

Ce texte est important car il doit traduire notamment quels seront les objectifs de réduction d’utilisation et des risques des pesticides pour l’UE et pour chaque Etat membre.

A première vue le texte semble séduisant. En effet, dans la première partie du texte plusieurs options (voir en Annexe) sont envisagées pour permettre d’atteindre les objectifs de réduction et des risques des pesticides (pour rappel – 50% d’ici à 2030).

L’option préférée par la Commission est l’option 3, sauf pour les objectifs, pour lesquels l’option 2 est préférée (voir en annexe – bas de page – de ce communiqué). Dans ce cas, les objectifs visant à réduire de 50 % l’utilisation des pesticides et les risques liés aux pesticides deviendraient juridiquement contraignants au niveau de l’UE, les États membres fixant leurs propres objectifs nationaux de réduction dans le cadre de leur législation nationale.

Si l’option 3 retenue par la Commission est la meilleure de celles envisagées en revanche le dispositif présenté comme très ambitieux risque bien d’accoucher d’une souris car l’indicateur proposé pour juger ‘de la réduction de l’usage et du risque’ des pesticides ( HRI1 = Harmonized Risk Indicator 1) est totalement biaisé. En effet, comme montré dans un rapport de l’ONG autrichienne ‘ Global 2000’ traduit en français par Générations Futures (disponible ici) le HRI 1 discrimine le plus fortement les pesticides utilisés en agriculture biologique. Mais même au sein des pesticides conventionnels, il existe un biais systématique en faveur des plus toxiques, dont la toxicité est systématiquement sous-estimée lorsque le HRI 1 est appliqué. C’est particulièrement vrai pour les insecticides hautement toxiques tels que les pyréthrinoïdes ou les pesticides de type néonicotinoïde, en raison d’une corrélation inverse entre la toxicité des substances actives pesticides et leurs taux d’application par hectare. En raison de la sous-estimation systématique des risques des pesticides de synthèse (tels que les neurotoxines du groupe chimique des néonicotinoïdes, des organophosphorés ou des pyréthrinoïdes) et en même temps de la surestimation exorbitante des risques des substances actives utilisées en agriculture biologique d’origine naturelle, l’application du HRI 1…

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Auteur: nadine