Règlements de compte au sein de l’opposition vénézuélienne — Romain MIGUS

Règlements de compte au sein de l’opposition

L’opposition vénézuélienne n’a jamais été un bloc monolithique. Les querelles d’égo, les différences d’approches dans les options stratégiques ont toujours favorisé les divisions internes. Les multiples factions se sont toujours néanmoins unies sur la base de leur anti-chavisme. Le socle identitaire commun de l’opposition vénézuélienne a longtemps reposé sur ce qu’ils ne sont pas.

Mais depuis le 23 janvier 2012, toutes les partis de l’opposition sont tombés d’accord sur un programme commun, basé sur un retour au néolibéralisme, sur l’atomisation de l’État et des services publics, et sur une politique étrangère affilié à celle dictée par Washington.

Le pendule politique de l’opposition

Depuis l’accession au pouvoir d’Hugo Chávez, en 1999, les querelles internes au sein de l’opposition ont toujours porté sur deux types de stratégies : celle démocratique, reconnaissant l’existence du chavisme et prétendant lui disputer le pouvoir à travers les urnes, et la stratégie putschiste cherchant à annihiler un ennemi par tous les moyens possibles.

Les différents comportements de l’opposition ont évolué en fonction des changements dans la stratégie à adopter, fruit de l’hégémonie politique d’un clan sur un autre à un moment donné. Ainsi, après le coup d’État manqué de 2002, l’opposition reviendra sur le chemin des urnes lors du referendum révocatoire de 2004pour abandonner de nouveau cette stratégie et boycotter les élections législatives de 2005. Un an plus tard, elle se réunira pour soutenir la candidature unique de Manuel Rosales à l’élection présidentielle, et connaitra des succès relatifs aux élections locales de 2008 et parlementaires de 2010. Elle partira unie lors des élections présidentielles de 2012 et 2013. Ce dernier échec marquera un changement de cap.

D’abord encouragé par Henrique Capriles au soir de sa défaite, puis par Leopoldo Lopez, Maria Corina Machado et Antonio Ledezma en février 2014, les tentatives de putsch succédèrent aux « bonnes intentions » démocratiques. Face à la résistance de…

Auteur: Romain MIGUS Le grand soir
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