Les règles environnementales de la PAC ont été modifiées lors d’un vote en urgence des députés européens. « C’est un choix qui tourne le dos à l’avenir », dénonce l’eurodéputé socialiste Christophe Clergeau. Un article signé Marie Astier dans Reporterre du 26 avril 2024
Une politique qui représente un tiers du budget de l’Union européenne, 9 milliards d’euros par an distribués aux agriculteurs français chaque année. Et qui pourrait, si les dirigeants politiques le souhaitaient, rendre notre agriculture respectueuse du vivant, du climat, tout en continuant de nous nourrir.
C’est finalement l’inverse qui risque de se produire. Le labourage des prairies permanentes, pourtant riches en biodiversité, va être facilité. L’obligation de dédier 4 % des surfaces agricoles à des mares, haies ou jachères, petits interstices si utiles au vivant — et à l’agriculture, a été balayée. Les fermes de moins de 10 hectares vont être exemptées de contrôles sur ces règles environnementales. Les règles de rotation des cultures seront assouplies. Un « détricotage » dénoncé par l’eurodéputé socialiste Christophe Clergeau.Reporterre — Deux mois ont suffi pour que des mesures favorables à l’agro-industrie soient adoptées par toutes les institutions de l’Union européenne. Pensiez-vous qu’il était possible de modifier aussi rapidement ces critères environnementaux de la PAC ?
Christophe Clergeau — Non. Ces décisions ont été prises dans la précipitation, sans étude d’impact, sans concertation, à l’aveugle. La Via Campesina [syndicat agricole européen de gauche], les ONG environnementales, les scientifiques, n’ont pas été associées au travail de la Commission européenne. Cela a été mené dans le plus grand secret entre les États, la Commission et le Copa-Cogeca [équivalent européen de la FNSEA].
Par ailleurs, lundi 22 avril, les écologistes, avec le soutien d’une bonne partie de la…
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Auteur: Claude Morizur