Régulation de la publicité : le ton monte entre écolos et annonceurs

« Mon vieil ordinateur fonctionne encore… Mais un accident est si vite arrivé. » Cette publicité de l’enseigne Cdiscount, incitant les consommateurs à se doter d’un objet dont il n’ont pas besoin, avait suscité, en 2018, l’ire de l’Agence de la transition écologique (Ademe). Elle relevait une enfreinte à la règle de déontologie suivante : « La publicité ne saurait inciter, directement ou indirectement, à des modes de consommation excessive ou au gaspillage d’énergies et ressources naturelles. » La publicité n’avait pourtant pas été condamnée par les instances d’autorégulation du milieu, et, deux ans plus tard, la réglementation n’a toujours pas évolué.

Depuis 2008, le secteur de la publicité est régulé par trois institutions : l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (Arpp), le Conseil paritaire de la publicité (CPP), et le Conseil de l’éthique publicitaire (CEP). L’Arpp est l’organe principal : elle est chargée de rédiger chaque année les « règles déontologiques » de la publicité, également appelées « recommandations ». Le CEP, composé à part égale d’experts et de professionnels de la publicité, a pour mission de « juger de l’efficacité du dispositif d’autorégulation ». Ces deux institutions sont composées de professionnels du secteur : Renault, Coca-Cola, ou encore EDF ont, par exemple, leurs sièges au sein du conseil d’administration de l’Arpp, aux côtés de représentants d’agences de communication et des principaux médias dépendants de la publicité.

Seul le Conseil paritaire de la publicité, composé pour moitié par des associations, défend les intérêts des consommateurs et de l’environnement. Les membres de ce conseil ont pour mission d’émettre chaque année des « avis », qui doivent servir de base à l’Arpp dans la…

Auteur : Quentin Zinzius Reporterre
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